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Le cloud, prochain tournant de la transformation digitale en Afrique

En 2019, le marché africain des datacenters était estimé à 646 millions de dollars. En 2025, il pourrait atteindre près de 3 milliards de dollars (Jeune Afrique). Cet afflux de capitaux, soutenu par l’extension de la couverture numérique, laisse à penser que l’internet africain a le potentiel nécessaire pour s’engager vers la voie du cloud. Une opportunité sans pareille pour les organisations issues du continent qui souhaitent étendre et externaliser leurs activités, mais surtout une occasion pour l’Afrique d’accélérer encore sa transformation digitale.

La pandémie de la Covid-19 a considérablement renforcé la transformation digitale du continent africain. La crise, qui a généré une augmentation de 50% du trafic internet mondial et fait croitre la demande de connexions à haut débit de 20 % pour la seule année 2020 (McKinsey), a occasionné en Afrique une accélération du cloud. Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil EY, entre septembre 2020 et mars 2021, 75 % des 89 entreprises africaines interrogées affirment avoir eu recours au cloud.

L’Afrique du Sud est le hub du cloud africain, captant près de 70% du marché continental grâce à la présence d’Azur (service de cloud Computing de Microsoft) et tout récemment d’Amazon Web Services. Même s’il est encore restreint, ce réseau de datacenters très sécurisés et connectés au reste du monde prend de l’ampleur. La demande grandissante des utilisateurs, la prolifération des smartphones ainsi que l’adoption massive de logiciels d’entreprises sur le continent constituent une opportunité sans pareille pour le développement de ces infrastructures.

Cependant, même si l’adoption du cloud semble faire l’unanimité, les usages qui en sont fait sur le continent restent relativement basiques et se cantonnent aux applications de type messagerie ou support informatique. L’hébergement de données à distance reste encore peu mobilisé, car cette dynamique nécessite de véritables stratégies à long terme. Pourtant, les bénéfices du cloud ne sont plus à prouver : la rapidité de déploiement, la qualité de services, la réduction des coûts ou encore la gestion des risques en sont les principaux. 85 entreprises africaines évoluent déjà dans ce secteur, pour un total de 80 data centers répartis à travers le continent.

En plus de proposer une couverture numérique d’une qualité et étendue inégalées, le cloud est un instrument efficace pour renforcer la souveraineté numérique du continent. Ainsi, en tant que principal fournisseur de services Cloud en Afrique de l’Ouest, Huawei, à travers son partenariat avec Cloud Exchange, s’efforce de soutenir ses clients en matière de cloud national et souverain, tout en proposant des services gérés et de data center, ainsi que d’intégration de systèmes. C’est dans cette veine que le Groupe a été choisi par le gouvernement sénégalais pour la construction du datacenter de Diamniado, qui héberge les données de l’administration sénégalaise, et de nombreuses organisations privées locales. Le Président sénégalais Macky Sall s’est par ailleurs félicité de ce partenariat, qui contribue à renforcer la souveraineté numérique du pays, en ce que les données anciennement hébergées à l’étranger pourront désormais être stockées localement.

Par ailleurs, à l’heure où 90% des décideurs issus des secteurs de l’informatique signalent une pénurie de compétences dans les disciplines liées au cloud, l’Afrique – où les jeunes représentent 60% des chômeurs – est le terrain d’une révolution numérique d’ampleur. Ainsi, le cloud porte en lui des opportunités d’emplois notables, aptes à accélérer le développement du continent. Il revient donc aux organisations privées et aux gouvernements de former des talents locaux capables de développer ces systèmes sur le continent, et de les entretenir. Ces initiatives permettront de renforcer la couverture numérique, et de créer des emplois pour un continent qui comptera 2 milliards d’habitants en 2050, dont la moitié aura moins de 25 ans (Banque Mondiale).

Enfin, nous sommes convaincus que l’instauration d’un environnement réglementaire local, en accord avec les exigences internationales au sujet de la protection des données personnelles, est un prérequis nécessaire pour susciter le développement du cloud en Afrique. Pour entretenir l’élan qui porte le continent vers la souveraineté numérique, la formation des talents, la coopération entre états africains ainsi que les investissements des secteurs publics et privés issus du continent seront des conditions sine qua none. Toutes ces dynamiques, impulsées simultanément, permettront sans doute aucun au continent de se saisir pleinement de la 4ème révolution industrielle, qui repose en partie sur le cloud.

Source: AITN

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