À l’heure où le numérique représente 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre – un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2025 – la question de l’empreinte carbone des médias en ligne devient cruciale. Entre streaming vidéo, data centers énergivores et multiplication des équipements, le secteur doit impérativement repenser ses pratiques pour concilier innovation et responsabilité environnementale.
Un impact environnemental en forte croissance
Selon l’ADEME, le numérique pèse désormais 4,4 % de l’empreinte carbone de la France, contre 2,5 % en 2020. À l’échelle mondiale, le streaming vidéo à lui seul génère plus de 300 millions de tonnes de CO₂ par an, soit environ 1 % des émissions globales. Les data centers, véritables « usines du cloud », consomment près de 200 térawattheures d’électricité chaque année, et leur poids dans l’empreinte carbone du secteur ne cesse de croître. En France, 50 % de l’impact carbone du numérique provient des équipements terminaux (ordinateurs, smartphones, téléviseurs), 46 % des data centers et 4 % des réseaux.
Les principaux leviers d’action pour les médias en ligne
Pour réduire leur empreinte carbone, les médias numériques disposent de plusieurs leviers concrets :
- Optimiser la diffusion des contenus
Privilégier des formats légers (images compressées, vidéos en basse définition par défaut), limiter l’autoplay et le préchargement des vidéos, et encourager le téléchargement plutôt que le streaming en continu. - Allonger la durée de vie des équipements
Lutter contre l’obsolescence programmée en favorisant la réparation, la réutilisation et le recyclage des terminaux. Sensibiliser les équipes et les utilisateurs à l’impact environnemental du renouvellement trop fréquent des appareils. - Choisir des hébergeurs écoresponsables
Opter pour des data centers alimentés par des énergies renouvelables, certifiés ISO 14001 ou équivalent, et engagés dans des démarches de réduction de leur consommation énergétique. - Éco-concevoir les sites et applications
Réduire le poids des pages, limiter le recours aux scripts et animations inutiles, optimiser le code et la structure des sites pour minimiser la consommation de ressources à chaque visite. - Mesurer et piloter son impact
Mettre en place des outils de mesure de l’empreinte carbone (comme ceux proposés par l’ADEME ou GreenIT) pour identifier les principaux postes d’émissions et suivre l’évolution des efforts dans le temps.
Vers une sobriété numérique assumée
La transition vers un numérique responsable passe aussi par une évolution des usages : encourager la sobriété, sensibiliser les audiences à l’impact de leur consommation et promouvoir des alternatives plus vertueuses. Les médias en ligne, en tant que prescripteurs et créateurs de tendances, ont un rôle clé à jouer pour accélérer cette prise de conscience collective.
Références :
blog.cutz.cloud/limpact-environnemental-des-medias-numeriques-defis-et-solutions/
notrecoprouen2030.fr/quelle-est-lempreinte-environnementale-du-numerique-en-france-et-dans-le-monde-en-2025
hellocarbo.com/blog/calculer/impact-du-numerique-sur-l-environnement/
environnement-magazine.fr/pollutions/article/2025/02/14/151664/impact-environnemental-numerique-inquietant-boom-venir
