A la Une Actualités Interview Le Burkina Numérique

Hippolyte Sawadogo, Chargé de projets à Starplace, « L’Afrique est riche en culture et il existe un grand marché pour vendre des jeux vidéo d’inspiration culturelle africaine ».

Développer des jeux vidéo au Burkina Faso est désormais une réalité grâce au centre d’incubation Starplace. Nous avons approché des responsables du centre pour en savoir davantage sur leur entreprise. Découvrez notre entretien avec Hippolyte Sawadogo, Chargé de projet, Sidi Ouédraogo, Développeur et Youssouf Diallo, Responsable Communication et Marketing à Starplace.

TIC MAGAZINE BF (TM) : Présentez-nous le centre d’incubation Starplace ?

Hippolyte Sawadogo (HS): Starplace est un incubateur panafricain d’entreprise et de cinéma 2D, 3D, de jeux vidéo, de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle. Starplace entend aider les jeunes africains porteurs de projets dans l’industrie du multimédia qui utilise la culture africaine comme source d’inspiration. Il a son siège au Centre commercial Laico Ouaga 2000.

TM : Comment avez-vous eu l’idée d’un tel centre pour le Burkina Faso ?

HS : Selon le promoteur, Youmani Jérôme LANKOANDÉ, l’idée de Starplace est venue d’un simple constat. Le Burkina Faso est devenu un leader africain de l’industrie du cinéma grâce à une production cinématographique dynamique et la tenue régulière du FESPACO pendant 50 ans. Mais l’industrie des jeux vidéo est méconnue par le public du Burkina alors que nous disposons de l’un des meilleurs écosystèmes du cinéma d’Afrique. Ouagadougou faut-il le rappeler est la capitale du cinéma africain. Le promoteur qui apporte son soutien au FESPACO depuis 2015 s’est donc associé à la direction du FESPACO pour offrir aux jeunes africains cet espace de création et de collaboration afin de mettre en lumière leur créativité. Résidant au canada, pays parmi les leaders en matière de développement de jeux vidéo, le promoteur voit donc une opportunité de développement de l’Afrique à travers le transfert de compétence dans ces différents domaines.

TM : Pensez-vous que l’industrie du jeu vidéo est un domaine vraiment prometteur dans notre pays ?

HS : Je dirais oui. Au vu de l’engouement des jeunes pour les jeux vidéo, nous avons bon espoir. Lors du lancement de l’appel à candidatures nous avons eu, en l’espace d’une semaine, 77 jeunes développeurs et graphistes de 5 pays qui ont postulé. L’Afrique est riche en culture et il existe un grand marché pour vendre des jeux vidéo d’inspiration culturelle africaine. A travers les jeux vidéo nous pouvons revisiter l’histoire et les sites touristiques des pays africains. Cela est donc une opportunité pour les parents de faire découvrir le beau continent qu’est l’Afrique à leurs enfants à travers les jeux vidéo.

Sidi Ouédraogo : L’industrie du jeu vidéo est en plein développement (classé 2ème après les livres). C’est un domaine pourvoyeur d’emploi car derrière les jeux vidéo, il y a des graphistes, des juristes, des chargés de communication et Marketing…

Sidi Ouédraogo, Développeur à Starplace

Youssouf Diallo : La jeunesse burkinabè et africaine doit se ressaisir pour rattraper le retard enregistré quant au développement de jeux vidéo. Ces derniers, au-delà de ce que pensent beaucoup de personnes, permettent de valoriser la culture et même d’éduquer la nation. Nous avons l’espoir pour ce domaine car les jeunes sont engagés et déterminés.

TM : Quelle est la vision de Starplace ? Faire des jeux vidéo comme on en voit à l’extérieur ou développer des jeux adaptés à nos réalités et valeurs ?

HS : La vision de Starplace est de valoriser la culture du Burkina Faso et de l’Afrique en générale à travers l’accompagnement des jeunes porteurs de projets innovants dans le domaine du numérique (les jeux vidéo, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, le cinéma 2D et 3D). Il est temps pour nous africains de nous recentrer sur notre culture et de nous engager dans un processus d’innovation par rapports à nos pratiques actuelles. L’innovation culturelle et cinématographique doit permettre d’exhiber et de permettre l’appropriation des valeurs, normes, institutions, arts africains et des héros historiques et légendaires par les populations africaines et ailleurs dans le monde. Cela peut se faire dans le cinéma et les nouvelles productions numériques telles que les jeuxvidéo et autres.

TM : Nous sommes actuellement à l’ère de la 3G et évoluons progressivement vers la quatrième génération, peut-on réellement parler d’intelligence artificielle et de réalité virtuelle ?

HS : Oui, cela n’est du tout pas facile, mais nous ne pouvons pas attendre de réunir toute les conditions avant de réaliser un projet. Il faut commencer en cherchant des solutions. Nous avons pu expérimenter une formation en développement de jeux vidéo en prélude du lancement officiel. Sur un temps de quatre jours, les participants ont suivi une formation de deux jours et ont pu développer des prototypes de jeux vidéo pendant les jours restant.

Sidi Ouédraogo : Avant de parler de jeux vidéo, il faut parler de technologie et on sait que la population n’est pas au même pied d’égalité dans ce domaine. Il faut penser à initier les populations d’abord aux technologies en attendant les conditions. On ne peut donc pas attendre de tout avoir avant de commencer.

Youssouf Diallo : c’est vrai que toutes les conditions ne sont pas réunies mais lorsqu’on veut réaliser quelque chose, on ne peut pas attendre d’avoir toutes les conditions avant de s’engager. L’idée est de commencer avec le peu que nous avons en espérant que les chosent aillent de mieux en mieux. Les jeunes doivent relever le défi pour que nous ayons nous aussi des jeux vidéo qui seront consommés partout dans le monde.

Youssouf Diallo, Chargé de communication et Marketing à Starplace

TM : Quels sont les conditions pour intégrer le centre Starplace ?

HS : Le centre est ouvert aux jeunes porteurs de projets et qui désirent s’octroyer nos services. Pour accéder à Starplace, il y a essentiellement quatre (4) étapes :

  • Le remplissage du formulaire d’incubation (à travers ce dernier, nous découvrirons qui vous êtes)
  • Les tests d’aptitudes entrepreneuriales (qui serviront à analyser l’aptitude entrepreneuriale des porteurs de projets et s’assurer qu’ils maîtrisent tous les contours du projet)
  • L’entretien avec le Directeur du centre et le Chargé de projets (permettra de mesurer le dynamisme et l’implication du porteur de projet et voir ses attentes)
  • La sélection des projets par le comité de sélection (projets pertinent et soutenables capable de généré de la valeur ajoutée)
TM: Quels sont vos rapports avec les différents centres d’incubation déjà présents au Burkina ?
HS: Nous sommes à nos débuts, mais nous avons commencé à nous rapprocher des incubateurs déjà installés, notamment ceux de L’AFP-PME, de l’Université de Ouagadougou et de l’université de Koudougou. Nous espérons développer des partenariats avec les autres incubateurs pour renforcer l’écosystème du numérique au
Burkina. Enfin, nous participons à un projet de création d’une union des structures d’accompagnement des Entrepreneurs.

TIC MAGAZINE BF

ARTICLES SIMILAIRES

Laisser un Commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient. Accepter En savoir plus

NEWSLETTER

Inscrivez-vous et recevez régulièrement des arletes par mail

Vos informations ne seront pas partagées