La finance numérique s’apprête à franchir un nouveau cap dans les pays en développement : la Banque mondiale met en lumière les évolutions majeures qui façonneront l’écosystème FinTech dans ces marchés en 2025. Entre inclusion, régulation et innovation, l’enjeu est désormais de transformer les promesses de la FinTech en leviers concrets de développement économique et social.
Dans son rapport Fintech and the Future of Finance: Market & Policy Implications, la Banque mondiale observe que la digitalisation des services financiers s’accélère dans les économies émergentes et en développement, poussée par la pénétration des smartphones, l’essor des paiements mobiles et les besoins non satisfaits d’accès bancaire. (World Bank) Le mot-clé : inclusion financière. Pour la Banque mondiale, la FinTech doit répondre avant tout à l’objectif d’amener un plus grand nombre d’individus à accéder à des services de paiement, d’épargne, de crédit ou d’assurance à moindre coût. (World Bank)
Trois grandes tendances émergent pour 2025. Premièrement, l’émergence de plateformes intégrées « tout-en-un » qui combinent paiement, crédit, épargne et assurance, avec une interface mobile simple. Deuxièmement, l’essor des infrastructures ouvertes (« open banking », interopérabilité) et du rôle renforcé des autorités publiques pour adapter la régulation à ces nouveaux usages. Comme le souligne la Banque mondiale, les frontières entre services financiers traditionnels et FinTech s’estompent et exigent un cadre supervisé et modernisé. (World Bank) Troisièmement, la transformation des paiements transfrontaliers et l’usage accru de technologies comme la tokenisation, les rails de paiement instantanés et les monnaies numériques de banque centrale (CBDC) dans les marchés émergents.
Toutefois, la Banque mondiale rappelle que ces opportunités ne sont pas exemptes de défis. Les données montrent que la croissance de la FinTech dépend fortement de l’infrastructure technologique – par exemple la couverture Internet ou mobile – ainsi que de la qualité de la gouvernance, de la cybersécurité et de la capacité réglementaire. Dans de nombreux pays émergents, ces freins restent significatifs : selon une note technique, les facteurs institutionnels et structurels pèsent davantage que la simple taille du marché. (IMF)
Sur le plan de la régulation, la Banque mondiale insiste sur la nécessité de : moderniser les cadres de supervision, élargir les périmètres réglementaires pour inclure les nouveaux acteurs FinTech, et veiller à ce que « l’argent public reste adapté à un monde numérique ». (World Bank) Dans un paysage où l’innovation va plus vite que les régulateurs, l’équilibre entre encouragement de l’innovation et protection des consommateurs est confirmé comme une priorité.
Pour les acteurs du marché émergent – entreprises FinTech, banques, startups, régulateurs – le message est clair : les investissements technologiques doivent venir de pair avec des politiques publiques cohérentes et une infrastructure numérique robuste. Dans les pays francophones d’Afrique par exemple, où la pénétration mobile est forte mais l’accès aux services financiers encore inégal, ces tendances offrent une piste concrète d’accélération vers une inclusion durable.
En conclusion, la FinTech en 2025 dans les marchés émergents ne sera pas seulement une question de technologie, mais de système global : infrastructures, régulation, business models et inclusion se conjuguent pour faire de l’innovation un moteur réel de développement. La Banque mondiale lance un appel à tous les acteurs de ces économies : saisir le train numérique maintenant, avant que les écarts ne se creusent davantage.
Sources : Banque mondiale (site officiel Fintech and the Future of Finance), Global Findex 2025, IMF Working Paper 2025, World Economic Forum (AI and finance in emerging markets)
