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Avec la réalité augmentée et virtuelle, Facebook veut être partout

Les responsables de Facebook ont dévoilé, mardi 18 avril, une nouvelle plateforme de réalité augmentée et un réseau social en réalité virtuelle. Deux technologies qui manipulent le réel. Une formidable opportunité commerciale qui n’est pas sans danger.

Facebook continue à brouiller la frontière entre réel et virtuel. Grâce au réseau social, ce ne sont plus seulement les amis qui peuvent être virtuels, mais aussi les expériences. C’est le sens des principales nouveautés rendues publiques, mardi 18 avril, par Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook lors de la conférence annuelle F8.

L’opération “mettons notre grain de virtuel partout” passe en premier par la plateforme Camera Effects, dévoilée à l’occasion de cette grand messe Facebook. Cet outil permet d’ajouter de la réalité augmentée (AR) dans les clichés et vidéos pris avec l’appareil photo d’un smartphone. Facebook a appris du succès du jeu Pokémon Go et veut s’emparer à son tour de cette technologie : elle permet d’insérer des éléments créés de toutes pièces (objets, animations) dans l’environnement capturé. Dans Pokémon Go, des petites bestioles à collectionner apparaissaient ainsi à l’écran au détour d’une rue. Facebook a, de son côté, montré comment il était possible, grâce à sa réalité augmentée, de transformer à l’écran une tasse de café en quelque chose de totalement différent.

Facebook est partout

Facebook s’est déjà frotté par le passé à la manipulation du réel. En 2014, le groupe a racheté Oculus, le spécialiste des casques de réalité virtuelle (VR), pour deux milliards de dollars. Cette technologie, qui consiste à transporter virtuellement une personne dans un tout autre environnement sans pour autant lui faire quitter son canapé, n’a pas non plus été laissée de côté par Mark Zuckerberg. Il a profité du F8 pour lever le voile sur Space, son réseau social en VR. Grâce aux casques Oculus, il deviendra possible de se retrouver jusqu’à quatre personnes en même temps n’importe où – en plein cœur de l’Amazonie, dans un appartement parisien ou tout en haut d’un gratte-ciel new-yorkais – sans bouger le moindre petit doigt de pied du providentiel sofa. Une manière de rendre l’expérience des “chats” sur Facebook moins dématérialisée.

Développement de la réalité virtuelle, incursion dans la réalité augmenté : Facebook est partout. Tel est, en tout cas, le message derrière les annonces faites lors du F8. Mark Zuckerberg compte étendre son empire au monde réel et ne plus rester confiner à Internet. En un sens, c’est ironique : après avoir passé des années à convaincre plus de deux milliards d’internautes que les relations virtuelles pouvaient avoir autant de sens que passer du temps avec des amis au café, Facebook affirme qu’ajouter une touche de réalité est encore mieux.

Mais c’est aussi économiquement bien vu. John Hanke, le fondateur de Niantic, à l’origine de Pokémon Go, expliquait à France 24 il y a quelques années que laisser des annonceurs utiliser la réalité augmentée pour faire passer leurs messages publicitaires peut devenir une source de revenus importante. Une opportunité qui n’aura probablement pas échappé à Facebook, l’un des rois de la publicité en ligne. Pour l’instant, le réseau social stipule qu’aucune marque ne peut apparaître sur des objets créés en réalité augmentée. Mais aucune règle n’est gravée dans le marbre.

Dérives ?

Potentiellement lucrative, l’extension du domaine de Facebook peut aussi donner lieu à des nouveaux abus. Le réseau social a déjà du mal à faire face à toutes les polémiques actuelles. Entre le premier meurtre filmé en direct, les messages haineux qui se sont multipliés avec la crise des réfugiés, les vidéos de décapitation postées par des groupes jihadistes, Facebook doit éteindre un feu après l’autre.

Difficile d’ignorer les dangers de la réalité augmentée. Après tout, il s’agit de manipuler la réalité. Mike Schroepfer, le responsable technique de Facebook, a démontré au site Buzzfeed comment il était possible grâce aux nouveaux outils d’effacer un surfeur qui serait venu polluer “une magnifique photo de vacances”. D’autres, à une autre époque, se sont donnés bien du mal pour faire disparaître un certain Léon Trotsky… Ils auraient certainement apprécié des outils aussi performants. Pour l’heure, Facebook assure qu’aucun élément façonné pour la réalité augmentée ne pourra être utilisé sans l’accord du réseau social. Mais qu’en sera-t-il lorsque des centaines, des milliers de personnes, voire plus, soumettrons de nouvelles créations chaque jour ?

France 24

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