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Seuls une dizaine de pays africains ont pris la mesure du potentiel du numérique dans le développement agricole

Depuis 2012, l’adoption des solutions numériques dans le secteur de l’agriculture s’est accélérée. Grâce aux TIC, petits et grands exploitants agricoles ont amélioré leur productivité, rentabilité et résilience au changement climatique. Cependant, l’adoption de l’agriculture numérique en Afrique n’a pas encore atteint le seuil qui lui permettrait de révéler son véritable potentiel. Celui de nourrir une population croissante et de générer des richesses conséquentes pour le développement du continent.

Dans son rapport sur la numérisation de l’agriculture africaine 2018–2019, le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), institution conjointe du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), née des accords de Cotonou du 23 juin 2000 et financée par l’Union Européenne, révèle que l’adoption de l’agriculture numérique progresse en Afrique. Alors qu’il n’existait que 41 solutions numériques agricoles en 2012, le nombre est passé à 390 en 2019. 60% de ces solutions ont été mises en service au cours des trois dernières années alors que près de 20 % d’entre elles l’ont été depuis 2018.

Ces solutions réparties en cinq grandes catégories: services de conseil, informations de marché, accès aux services financiers, gestion de la chaîne d’approvisionnement et macro intelligence agricole, ont déjà séduits 33 millions de petits agriculteurs et pasteurs et contribué à une augmentation de leur productivité et de leurs revenus.

D’ici 2030, le rapport estime que le nombre d’agriculteurs séduits par les solutions numériques agricoles pourrait même atteindre les 200 millions pour un rendement agricole et financier encore plus important à l’échelle continentale. Mais pour Michael Hailu, le directeur du CTA, bien que ces données positives démontrent l’intérêt grandissant de l’Afrique pour l’agriculture numérique, elles sont cependant loin de refléter le vrai potentiel de l’agriculture numérique en Afrique du fait d’absence d’investissements appropriés, aussi bien des gouvernements que du secteur privé.

Numériser davantage

Le rapport indique que le secteur privé se montre encore prudent pour ce qui est de l’investissement dans le développement de l’agriculture 2.0 en Afrique. Encore subjugué par le segment des services financiers, du e-commerce, de la formation, il n’y a investi que 47 millions d’euros en 2018. Soit entre 3 % et 6 % de l’investissement total du secteur privé dans les start-ups africaines de nouvelles technologies. Les  bailleurs de fonds internationaux, eux, ont investi 173 millions de dollars US alors que les gouvernements tâtonnent.

Malgré ces sommes jugées « modiques », certains pays semblent bien décidés à faire des TIC un pilier de leur transformation économique. C’est le cas du Kenya, du Nigeria, du Ghana, de l’Ouganda, de l’Afrique du Sud, du Sénégal, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Rwanda ou encore de la Tanzanie qui représentent le top 10 des pays les plus impliqués dans l’agriculture numérique.

Tous, comme chacune des 54 nations que compte le continent, ont fait du développement de l’agriculture une priorité pour relever les défis de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, du changement climatique et de la croissance socioéconomique. Cependant, la majorité s’est focalisée sur la mécanisation alors que la numérisation reste encore une option. Une erreur stratégique selon le rapport qui estime que l’Afrique devrait s’empresser d’implémenter toutes les solutions à sa portée si elle ne veut pas continuer à subir les crises alimentaires dans les prochaines années.

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