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Le mobile au Burkina : milles et une opportunités pour booster de développement du pays

Les statistiques récentes font état de plus de 650 millions de souscriptions mobiles en Août 2015, ce qui confirme qu’en Afrique il circule plus de téléphones portables qu’en Europe et aux Etats-Unis. Et le Burkina Faso, en tant que pays africain, ne fait pas exception en la matière. En effet, un communiqué publié par l’INSD (Institut National de la Statistique et de la Démographie) nous révèle que 2 personnes sur 3 possèdent un téléphone portable au Burkina. Parlant des téléphones portables nous distinguons deux catégories: les smartphones  et les portables basiques. La principale différence entre les deux catégories est que les smartphones permettent une connexion à internet contrairement aux portables basiques.

Etant donné leur coût abordable par rapport à celui des ordinateurs, les téléphones portables sont très utilisés par les internautes pour se connecter à internet. Par ailleurs, l’évolution de la technologie a conduit aujourd’hui à une fabrication massive des tablettes. Les tablettes et les ordinateurs ont le mérite d’offrir un confort visuel à l’utilisateur  en raison des dimensions de leurs écrans respectifs. Les smartphones, quant à eux, présentent une facilité de transport.

Mais une chose est sûre: le boom du mobile et plus précisément des smartphones- en Afrique de façon générale et au Burkina de façon particulière-permet une connexion plus accrue et plus facile à internet, synonyme de réduction de la fracture numérique avec tout ce que cela comporte comme avantages. Premièrement, cette plus grande accessibilité à internet a une incidence directe sur la formation des individus : des cours, tutoriels, forums, discussions en ligne facilitent l’apprentissage et l’échange d’idées. Deuxièmement, le nombre de plus en plus important de téléphones pouvant se connecter à internet ouvre la voie au développement d’applications mobiles par des entreprises informatiques burkinabè. Ce qui est de nature à booster l’économie numérique dans notre pays. Troisièmement, l’e-administration ou administration électronique –qui consiste en l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication dans les services publics- s’en trouvera indéniablement renforcée, dégageant un gain en temps et en argent non seulement pour l’Etat mais aussi pour les usagers de l’administration burkinabè. Enfin, l’expansion des smartphones n’est pas sans conséquence sur l’e-commerce ou commerce électronique. Elle induit une plus grande possibilité de proposer ou vendre des produits ou services en ligne; toute chose qui est à même de créer de la richesse pour tous les acteurs gravitant autour du e-commerce. Si tel est le cas des smartphones, qu’en est-il des possibilités que présentent les portables basiques ?

Les mobiles sans accès à internet présentent aussi des opportunités de développement pour le Burkina

De tout ce qui précède, il apparait clairement que les smartphones peuvent participer considérablement au développement. Mais, parler seulement des smartphones dans un pays où la majorité de la population a un niveau de revenu assez bas, ce serait aborder partiellement le présent sujet. Le mobile ne saurait se résumer uniquement aux smartphones. S’il est vrai que les smartphones tendent de plus en plus à se vulgariser, force est de reconnaître qu’ils se limitent surtout aux jeunes et aux personnes d’un certain niveau de revenus. Par ailleurs, au fur et à mesure que l’on s’éloigne des grands centres urbains la probabilité pour un citoyen de posséder un smartphone diminue. Ce qui nous commande de jeter aussi un regard sur l’apport des portables basiques au développement du pays.

Même lorsqu’il n’offre pas la possibilité de se connecter à internet, le mobile continue d’être un outil par lequel notre pays peut s’atteler au train du monde de l’information et de la communication et du même coup connaître un développement économique et social véritable. Un petit aperçu sur les services possibles ne manquera sûrement pas de nous en convaincre.

-Au Burkina Faso comme dans de nombreux pays aujourd’hui, il existe les possibilités de transfert d’argent via les portables basiques. Ces services, dont l’utilisation ne fait que croître, pallie la faible bancarisation au niveau des pays. En permettant à l’argent de circuler plus facilement d’une localité à une autre, ils sont d’un apport considérable dans la vie des burkinabè. Dans le cas du Burkina, on peut citer Airtel Money de l’opérateur Airtel et Mobicash de l’opérateur Telmob comme services de transfert d’argent via le mobile.

-En Avril 2015 a été lancé le projet MobiSan, un ensemble de services qui placent la téléphonie mobile au cœur de l’amélioration de  la santé maternelle et infantile. Mis en œuvre par l’ONG Djantoli au profit des populations de Fada, MobiSan  comporte la transmission d’informations aux CSPS (Centre de Santé et de Promotion sociale) et aux ASBC (Agents de Santé à Base Communautaire)  via le mobile, sans besoin d’utiliser la connexion internet. L’utilité socio-sanitaire de ce genre de service n’est pas à démontrer: les  pathologies sont rapidement dépistées, le suivi de patients est plus aisé. MobiSan s’appuie également sur les téléphones portables pour mener  des sensibilisations sur les pratiques sanitaires et nutritionnelles par la diffusion régulière d’informations personnalisées-textes, messages vocaux, etc- auprès des personnes cibles. Tout cela avec des mobiles sans accès à internet.

-Un peu plus loin de chez nous, au Kenya, le portable basique est utilisé dans l’éducation à distance communément appelé e-learning. Lancé par  la start-up Eneza Education dont le fondateur est KAGO KAGICHIRI, l’un des meilleurs jeunes entrepreneurs au monde d’après le magazine américain Forbes, ce service assez prisé par les populations offre un soutien scolaire à domicile aux élèves en utilisant les téléphones portables. En outre, l’entreprise Icow, offrant le service«  vaches connectées »  qui consiste en des conseils aux éleveurs à travers des messages sur leurs téléphones, connait dans ce pays d’Afrique de l’Est un succès fulgurant. Selon les témoignages, les 160 000 éleveurs  kenyans qui ont souscris à ce jour à ce service ont tous vu la productivité de leurs fermes s’accroître.

Ainsi, les exemples sont légions pour montrer le nombre incalculable de possibilités qu’offre le mobile- Smartphone ou portable basique. Les jeunes burkinabè pourraient s’inspirer des services existants ailleurs et ainsi plusieurs entreprises ou start-up verraient le jour sous nos cieux. Elles seront les bienvenues vu la création d’emploi, de richesse sans oublier l’amélioration sociale qui s’en suivront.

Sawadogo Alfred

 

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2 commentaires

Edwige 5 janvier 2017 at 23 h 56 min

Tres Bonne idess!

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Martin 7 janvier 2017 at 13 h 01 min

Article très intéressant! Il devrait inspirer plus d’un jeune Burkinabè dans la création de start-up. Toute chose qui contribuera à la création de la richesse, pilier essentiel de la croissance économique de notre cher pays!

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