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Antoine N’GOM: « Le SIPEN est une opportunité pour montrer le savoir-faire de nos entreprises africaines »

TIC Magazine BF (TM): Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?

Antoine N’GOM (AN) : Je suis Antoine N’GOM, je suis le Président d’OPTIC et je suis aussi vice-président du Conseil du Patronat. Tout le plaisir est pour moi de faire cette interview et comme je l’ai dit dans le cadre de mon allocution d’ouverture, je suis très heureux de voir la forte délégation du Burkina Faso à ce SIPEN.

TM: Pouvez-vous nous présenter l’OPTIC ?

AN: L’OPTIC, c’est l’Organisation des Professionnel des TIC : toutes les sociétés de services numériques mais également les opérateurs de télécommunications comme Sonatel, Tigo, Expresso… Ce sont les grands opérateurs mais aussi les PME du numérique, de start-up. Donc en fait c’est tout l’écosystème privé du numérique qui se rassemble autour de l’OPTIC.

TM: Quels sont les missions de l’OPTIC ?

AN: Les missions de l’OPTIC c’est de contribuer à développer le numérique au Sénégal, contribuer à travers ses acteurs du privé, les entreprises du numérique à développer le numérique au Sénégal et en faire un levier de croissance et de compétitivité. Ce n’est pas seulement cela évidemment. Nous sommes une association avec des membres, c’est pour défendre aussi les intérêts de nos membres et promouvoir le secteur. Cela veut dire une forte relation avec le pouvoir public, le gouvernement sénégalais. On est l’interlocuteur privilégié du secteur privé du numérique pour tout ce qui est dialogue public/privé pour voir comment mettre en place un environnement propice au développement du numérique. L’organisation est là pour défendre les intérêts de ses membres, donc les sociétés de services numériques, les sociétés de télécommunications mais aussi pour œuvrer à un meilleur environnement des affaires harmonieux pour le numérique.

TM: En organisant un évènement comme le SIPEN, que recherche l’OPTIC ?

AN: Ce qu’il faut voir c’est que la majorité de nos membres c’est des PME. On a les opérateurs télécoms mais on a énormément de PME. Ces PME n’ont pas toujours et forcément les moyens de communiquer, d’être visible, de faire en quelque sorte la promotion de leurs produits et services. Je crois qu’un évènement comme le SIPEN, au-delà d’être une vitrine du savoir-faire numérique du Sénégal en Afrique est une opportunité pour montrer le savoir-faire de nos entreprises africaines. C’est un domaine dans lequel nous avons pas mal d’innovations, on a énormément de compétences dans le numérique et ce qui manque souvent c’est de faire connaître ce qu’on sait faire. Donc un évènement comme le SIPEN va contribuer à faire connaître un peu plus le savoir-faire, les innovations de nos entreprises pour pouvoir mieux diffuser ces solutions à l’ensemble de ces cadres du numérique.

TM: L’OPTIC existe depuis un bon bout de temps, peut-on savoir les grandes réalisations de l’organisation dans le domaine du numérique ?

AN: Parlant de réalisations, c’est d’abord les contributions qu’on a faites pour améliorer l’environnement des affaires. Comme dit plus haut, on est le partenaire privilégié des pouvoirs publics pour mettre en place un environnement propice. On s’est beaucoup battu pour cela, on s’est battu pour qu’on puisse élaborer ensemble de manière concertée, de manière inclusive une boussole qui est la stratégie nationale du développement du numérique SN 2025. C’est un résultat obtenu avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème.

Un autre résultat, c’est la mise en place d’un Conseil National du numérique qui est en gros un organe consultatif qui va permettre à l’Etat d’avoir des conseils avisés sur les décisions importantes qu’il doit prendre concernant notre secteur. C’est un secteur dont l’importance est capitale pour accélérer la marche vers l’émergence de nos pays. Le fait de prendre des décisions idoines et adéquates pour son développement est quelque chose de très important. Aujourd’hui on a un dispositif institutionnel, juridique et règlementaire auquel on a contribué pour améliorer l’environnement des affaires.

On s’est battu également pour qu’il y ait des structures d’accompagnement de nos start-ups. Actuellement je suis Président de l’OPTIC mais je suis également Président de la fondation des incubateurs TIC du Sénégal avec un incubateur qui s’appelle CTIC Dakar. C’est pour nous un résultat aussi que l’OPTIC a obtenu en permettant de mettre en place cet instrument d’accompagnement des PME. Il y a d’autres batailles qui sont à venir. Les batailles qui sont à venir c’est que l’ensemble des grands chantiers du numérique de nos pays puissent être confiés aux entreprises qui en ont l’expertise parce que le numérique est l’un des rares secteurs où on peut franchement nous-même jouer une partition presqu’au même niveau que les autres pays. Il faut que nous nous battons pour ça, nous nous battons pour que ces grands chantiers du numérique soient confiés à nos entreprises.

TM: Est-ce qu’on peut savoir le budget annuel de l’OPTIC ?

AN: Ce que je peux vous dire c’est que nous avons des partenaires qui nous accompagnent. Par exemple, vous avez entendu parler du projet (NTF4) avec les Pays-Bas, aujourd’hui c’est un des projets phare que nous déployons pour nos membres. Je n’en ai pas parlé d’ailleurs dans nos réalisations mais hier vous avez assisté au lancement de la stratégie nationale d’exportations des entreprises du numérique. C’est Un (1) milliard de Francs CFA que nos partenaires ont mis pour aider à renforcer les capacités à l’exportation.

TM: Antoine N’GOM est un modèle de réussite au Sénégal, quel est votre message à l’endroit des jeunes qui veulent se lancer dans l’entreprenariat ?

Le message c’est de leur dire que le lieu c’est l’Afrique, là où vous pouvez vous épanouir c’est en Afrique. Il y a énormément de challenge, énormément de défis mais c’est notre continent, c’est le continent où tout le monde cherche à venir aujourd’hui. Le potentiel de croissance, le potentiel de création de richesse sont tels que les prochaines 50 années ou ce siècle sera le siècle de l’Afrique. Alors pourquoi aller chercher ailleurs, c’est le seul message que je veux passer. Ça se passe ici en Afrique et les opportunités sont là. Il y a des exemples extraordinaires de réussite. Je veux dire aux jeunes que le plaidoyer est fait partout, n’abandonnez jamais. Il y a des opportunités comme dans le numérique que vous pouvez tous saisir. On n’a pas besoin d’être informaticien pour saisir les opportunités du numérique parce que le numérique c’est dans tout. Donc je les encourage à s’investir, à monter leur business parce que les emplois classiques, les pleins emplois sont révolus. Il faut chercher à monter vos affaires. Dans tous les pays, les gouvernants cherchent le moyen de mettre en place des dispositifs d’appui aux jeunes, aux femmes pour qu’ils s’investissent dans l’entreprenariat. Il y a énormément de choses à faire, il suffit d’avoir un projet qui tient la route. Donc je leur dis que ça se passe ici chez vous, dans votre pays, dans votre région et en Afrique les opportunités sont là.

Doriane Zeba, Envoyée spéciale à Dakar/TIC Magazine BF

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