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L’explosion des fake news en Afrique, une menace pour la paix sociale et la pérennité des réseaux sociaux

Facebook a annoncé, il y a quelques jours, l’ouverture de son tout premier centre de vérification de contenus d’Afrique sub-saharienne. Ce nouvel investissement vient s’ajouter à ceux engagés depuis 2018 par la société américaine pour assainir sa plateforme, devenue l’un des principaux relais de désinformation, sur le continent, comme ailleurs. L’enjeu ici est de restaurer sa crédibilité, mais surtout préserver la liberté d’accès aux réseaux sociaux dont il fait actuellement parti des plus prisés.

Les fake news sont aujourd’hui considérées comme un facteur majeur de désordre social dans plusieurs pays d’Afrique. Bien que les fausses informations, informations orientées ou trafiquées aient existé par le passé, le fort contrôle des Etat sur la presse traditionnelle représentait encore un obstacle à leur large dissémination. Leurs dégâts étaient également de moindre importance. Mais avec la forte prolifération du mobile et l’appropriation rapide des réseaux sociaux comme moyens d’informations, la rapidité avec laquelle les fausses informations se répandent aujourd’hui est multipliée.

Au Nigeria, le 14 octobre 2018, après que le chef de l’opposition nigériane Atiku Abubakar ait été confirmé comme candidat à l’élection présidentielle nigériane de 2019, un faux compte Twitter à son nom a publié un message de remerciement adressé à l’Association des hommes gays nigérians (ANGAM) pour son soutien. Dans le post attribué au candidat, il s’engageait, une fois devenu président de la République, à supprimer la très controversée législation anti-gay du pays promulguée en 2014 par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan. L’information a été reprise par deux blogs nigérians, puis traitée par deux grands journaux nigérians, The Nation et The Vanguard. Mais il s’est pas la suite avéré que l’information, fausse, avait été publiée pour nuire à l’image du candidat auprès dirigeants musulmans et chrétiens, très influents au Nigéria et favorables à la législation anti-gay.

En Ethiopie, une fausse nouvelle publiée en juillet 2018 a été à l’origine de violentes réactions contre des ressortissants de la tribu des Oromos réfugiés en Somalie et à Djibouti. Les attaques parfois meurtrières contre des commerçants ont été suscitées par une vidéo diffusée par la chaîne de télévision Ethiopian Satellite Television (ESAT), montrant de supposés membres de l’ethnie Oromo poussant des cadavres de Somaliens dans une fosse peu profonde.

Il était dit que la vidéo a été tournée dans la région d’Oromia, en Éthiopie, où des violences meurtrières ont opposé les deux groupes. Il s’est avéré que la vidéo était fausse. Elle avait déjà été utilisée un mois plus tôt comme preuve des atrocités commises au Cameroun durant le conflit armé qui oppose les séparatistes anglophones aux forces gouvernementales.

De fausses informations, il y en a eu beaucoup, partagées sur Facebook, Whatsapp, Twitter. En Afrique, la dangerosité des fake news s’est davantage accentuée avec les messages extrémistes, d’incitation à la violence, de xénophobie, de misogynie, de tribalisme, et les injures qu’ils suscitent. Un cocktail explosif qui a finalement attiré l’attention de nombreux gouvernements. Si certains ont trouvé judicieux de sensibiliser sur l’usage des réseaux sociaux, d’autres ont été confortés dans leur choix de bloquer ces outils de communication et d’échanges.

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