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Pierre-François Kamanou, Président du REPTIC, « se lancer dans l’entreprenariat n’est pas donné à tout le monde »

Le Salon International des Professionnels du Numérique de Dakar (SIPEN Dakar) est un grand rendez-vous annuel qui réunit les acteurs du numérique du Sénégal mais aussi de de la sous-région autour d’échanges et d’expositions. Pour la quatrième édition qui s’est tenue les 16 et 17 avril 2019, le Cameroun était représenté par le Président du Réseau des Professionnels du secteur des Télécoms du Cameroun (REPTIC), Mr Pierre-François Kamanou, qui a bien voulu répondre à nos questions.

TIC MAGAZINE BF (TM) : Pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?

Pierre-François Kamanou (P-FK) : Je suis Pierre-François Kamanou, le Président du REPTIC, le Réseau des Professionnels du secteur des Télécoms, des TIC et du numérique du Cameroun. J’ai été invité au SIPEN 2019 au titre du président du REPTIC mais je suis également le fondateur et le patron d’une structure qui s’appelle GTS Africa ; une structure qui se positionne comme un nouvel opérateur dans l’écosystème des TIC, un nouvel opérateur de réseau virtuel des services à valeur ajoutée mobile. C’est un tout nouveau type d’opérateur que nous cherchons à introduire dans chaque pays africain afin que le développement des services à valeur ajoutée mobile soit plus simple pour les fournisseurs de services mobiles.

TM : Pouvez-vous nous parler du réseau numérique au Cameroun ?

P-FK : La situation du Cameroun n’est pas différente des autres pays africains sur le plan du numérique. Nous avons des opérateurs mobiles comme dans tous les pays africains ; c’est un marché qui a été ouvert à la concurrence et qui fournit les services mobiles et l’internet. Le taux de pénétration du mobile est de 30% au Cameroun alors que dans d’autres pays de l’Afrique, le taux se situe entre 50 à 60%. De ce point de vu, on a des efforts à fournir au Cameroun pour porter le taux de pénétration de l’internet mobile. Sinon, à côté de cela on a un plan stratégique « Cameroun Numérique 2020 » que le Ministère des Télécoms a mis en place. A ce jour, on n’a pas encore de meilleure visibilité des résultats de ce plan.

Le REPTIC a été mis en place il y a à peine deux ans et est tout nouveau ; notre objectif est de regrouper tout d’abord les professionnels du secteur des TIC et du numérique et de constituer une force de proposition, d’être l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics dans l’élaboration des politiques de l’économie numérique et dans le suivi et la mise en œuvre de ces politiques. Aujourd’hui, nous sommes encore à la croisée des chemins, nous sommes en train de chercher notre modèle de développement de l’économie numérique en nous inspirant des meilleures pratiques notamment ce qui se vit au Sénégal, qui est une référence. Nous sommes conscients du retard que nous sommes en train de prendre dans le développement de cette économie numérique et je sais aussi  l’importance d’une structure comme le REPTIC.

TM : Le REPTIC est une jeune association, vous l’avez dit, est-ce qu’elle a déjà établie des connexions avec d’autres pays ?

P-FK : Des connexions, non ! Nous avons des partenariats avec OPTIC (l’Organisation des Professionnel des TIC) du Sénégal. C’est dans le cadre de cette relation de partenariat que nous avons établis avec l’OPTIC que je suis présent au SIPEN. Nous avons également un partenariat avec l’APBI qui est la structure affiliée Télécoms du Maroc et la GOTIC de la Côte d’Ivoire avec qui nous sommes également en relation. Aujourd’hui ce sont les premières relations que nous avons établies et elles nous enrichissent plus que ce que nous leurs apportons. Comme je l’ai expliqué, au Cameroun nous avons encore du retard dans tous ces sujets concernant l’économie numérique à part que dans le pays il y a un foisonnement de start-ups. Beaucoup de start-ups font des choses dans leur coin de façon isolée mais on n’a pas de meilleure visibilité de ce qui peut se passer sur le terrain. Il est important qu’on arrive à mieux structurer cet écosystème et à mieux les organiser pour pouvoir faire émerger rapidement les talents et les innovations. Il y a tout à inventer pour apporter à nos populations un mieux-être et une vie plus facile.

TM : L’entreprenariat est en plein explosion dans nos pays, quel est votre message à l’endroit de ces jeunes qui veulent se tourner vers cette alternative ?

P-FK : Je me suis lancé moi-même dans l’entreprenariat 15 ans plus tôt après avoir acquis 15 ans d’expériences dans les grandes structures à Paris notamment dans les grands groupes télécoms. Se lancer dans l’entreprenariat oui mais ce n’est pas donné à tout le monde. Je demande aux jeunes de bien réfléchir, d’avoir un bon projet et savoir quelle solution ce projet apporte. Il faut bien analyser le problème avant de se lancer dans l’entreprenariat. Ce n’est pas parce qu’on sait développer qu’on est startupper. Il faut bien le dire aux jeunes. Il faut qu’ils prennent conscience de l’intérêt d’inventer des choses, qu’ils assimilent cela et qu’ils sachent que c’est quelque chose de possible, on peut partir de rien pour devenir une grosse référence en matière du numérique. C’est à eux d’analyser leurs compétences car tout le monde n’est pas fait pour l’entreprenariat. Il faut que les pouvoirs publics mettent en place un cadre d’accompagnement pour que les jeunes qui veulent se tourner vers l’entreprenariat ne se découragent pas. Ce n’est pas facile de franchir ce pas et pour ceux qui arrivent à le faire, il faut qu’on puisse les contrôler pour voir s’ils peuvent réussir. Sinon, il est temps de les reconvertir dans le salariale. Ils auront au moins une expérience dans l’entreprenariat.

TIC MAGAZINE BF

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