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Rapport d’activités 2018 de l’ARCEP: des résultats satisfaisants et de grands chantiers à venir

Le Président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, Tontama Charles Millogo, était au rapport ce vendredi 08 novembre 2019, en fin d’après midi. En effet, conformément aux dispositions législatives, il doit présenter le rapport annuel de son institution au Premier ministre.

C’est accompagné de la quasi-totalité des membres du Conseil de régulation, du secrétaire général et de quelques responsables administratifs de l’ARCEP, que le président Millogo a remis le rapport d’activités 2018 de de son institution au Premier ministre, Christophe Dabiré.

Dans une note introductive de cette remise de rapport, Tontama Charles Millogo a salué les performances des communications et des postes.

Un secteur postal à encourager

Dans le domaine des postes, le marché est animé par  22 opérateurs qui ont généré un revenu total estimé à 7 ,06 milliards de francs CFA. Pour booster davantage ce secteur, l’ARCEP a mené une série d’actions.

Il s’est agi entre autres d’assurer le respect des règles d’une concurrence saine et loyale dans le secteur postal, au moyen de contrôle sur site des sociétés exerçant de façon illégale les activités postales avec pour objectifs de sommer lesdites  sociétés à se conformer aux dispositions de la loi postale et à ses décrets d’application.

L’Autorité va poursuivre son action en matière postale en traquant les opérateurs illégaux. Cependant, le succès de cette opération est tributaire d’une relecture de la loi postale, d’où, le processus de relecture des textes régissant tant la poste que les communications électroniques.

Communications électroniques, des statistiques rassurantes

Pour ce qui est des communications électroniques, on note qu’au 31 décembre 2018, le parc d’abonnements fixes et mobiles était de 19 415 869 soit un taux de pénétration de la population de 96%.

Les statistiques par opérateur indiquent que l’ONATEL S.A. a, étendu et densifié son réseau au cours de l’année 2018.

Son parc en 2 G est passé de 7 195 954 en 2017 à 7 634 438 soit une croissance de 438 484 abonnements en valeur absolue et 6 % en valeur relative.

Le taux de couverture géographique est 68,7 % du territoire national représentant 8260 localités soit 73,2 % des 11285 localités du recensement 2006.

Quant au réseau 3G, le taux de couverture est de 19,3 du territoire.

L’opérateur ORANGE quant à lui, a densifié et étendu également son réseau mobile ainsi que sa base de données des abonnements.

Son parc d’abonnement en 2G est de 8 582 196 contre 7 453 301 en fin 2017 soit une croissance de 1 128 895 abonnements en valeur absolue et 15 % en valeur relative.

Le taux de couverture géographique de ORANGE est 62,4 % du territoire national représentant 7717 localités soit 68,4 % des 11285 localités du recensement 2006.

Quant au réseau 3G, le taux de couverture est de 17% du territoire national.

Enfin, le réseau de Telecel Faso, enregistrait au 31 décembre 2018, un parc d’abonnements en 2 G de  3 122 475 contre 3 311 846 en 2017 soit une décroissance de 174 645 en valeur absolue et -5% en valeur relative.

Le taux de couverture géographique de Telecel est 62 % du territoire national représentant 7507 localités soit 66,5 % des 11285 localités du recensement 2006.

Quant au réseau 3G, le taux de couverture est de 4,8% du territoire du territoire national.

En considérant le parc d’abonnements de chacun des trois opérateurs, Orange Burkina Faso occupe 45% du marché contre 39% pour ONATEL S.A. et 16% pour Telecel Faso S.A.

Le chiffre d’affaires global de la téléphonie mobile réalisé en 2018, est estimé à 325 milliards de francs CFA.  Là encore, Orange Burkina Faso S.A est en tête avec 42% de part de valeur suivi de l’ONATEL S.A avec  40%, et enfin Telecel Faso S.A  avec 18%.

Les trois opérateurs ont réalisé des investissements estimés à plus de 57  milliards.

Comme les précédentes années, les opérateurs ont apporté une forte contribution directe au budget de l’Etat avec des contributions fiscales qui s’est élevée à plus de 80 milliards de FCFA.

Si en termes de nombre d’emplois directs, celui-ci a baissé passant de 1512 à 1195, cette réduction est compensée par les emplois indirects qui se créent autour des activités de communications électroniques (vente de cartes de recharges, réparateurs de terminaux, gérants de shops, vente d’appareils terminaux et accessoires).

Pour le marché de l’Internet, au 31 décembre 2018, l’Autorité de régulation a enregistré treize (13) nouveaux fournisseurs d’accès Internet (FAI) et dix-sept(17) renouvellements portant le nombre de FAI déclarés sur le marché de l’Internet à jour à 30. Toutefois, environ 08 seulement sont actifs.

Le parc des abonnements internet enregistre une croissance constante grâce à l’internet mobile offert par les réseaux 3G des trois (03) opérateurs.

Le  nombre d’utilisateurs actifs à l’Internet mobile en fin décembre 2018 est de 6 369 336 soit une croissance par rapport à 2017 de 837 927 en valeur absolue et 15 % en valeur relative.

Le trafic de données (internet) a atteint au cours de l’année 2018 une croissance de 300 % par rapport à 2017. En effet on est passé  de 500 00 Gb à 2 000 000 Gb en fin 2018.

Quant à la bande passante utilisée par les trois (03) opérateurs, elle est passée de 18,17 Gbits/s en 2017 à 40 Gbits/s en fin 2018 soit plus du double.

Cette montée en puissance du trafic internet s’explique par l’offre du service internet sur tous les réseaux mobiles 3G et également par un fort usage des réseaux sociaux notamment Facebook, WhatsApp, etc…

En 2018, il est constaté une augmentation importante des connexions à haut débit fixes de l’ordre de 53% due essentielle à la nouvelle politique de l’offre ADSL qui a consisté à supprimer les bas débits et encourager les hauts tout en baissant de façon drastique les tarifs de connexions.

Des actions dynamiques du régulateur pour garder le cap

Bien que le bilan soit positif, l’Autorité de régulation est conscience et l’ensemble des acteurs du secteur avec elle, qu’il existe de fortes attentes des consommateurs qui n’ont pas été satisfaites, notamment pour ce qui est de la qualité de service offerts par nos opérateurs. Pour sa part, l’Autorité de régulation a pris à bras le corps la question et a engagé de multiples actions en 2018.

A titre d’exemples, quatre missions d’audit et de vérification de la couverture et de la qualité de service des réseaux mobiles 2G et 3G ont été effectuées au cours de l’année 2018.

Ces audits ont révélé le non-respect par chacun des trois opérateurs de certains de leurs engagements en matière de couverture et de qualité de service.

Dans le souci de remédier à ces manquements, des solutions sont mises en œuvre.

Conformément à la loi, et avant d’en arriver à d’éventuelles sanctions, une mise en demeure doit être faite. Ainsi,  donc, l’ARCEP a imposé aux opérateurs, de présenter des plans d’actions.

Par ailleurs, il a été initié depuis 2016 une collecte quotidienne des indicateurs de performance du réseau de chaque opérateur. Après analyse des données collectées, des rapports hebdomadaires sont produits par l’ARCEP pour attirer l’attention des opérateurs sur la qualité de service de leur réseau.

Aussi, avec l’acquisition par nos services de l’outil de contrôle continu de la qualité de service devrait permettre de renforcer la surveillance.

L’ARCEP a aussi la conviction que les communications électroniques doivent être au service du développement économique et sociale du Burkina.

Au titre de Fonds du service universel, des projets ont été initiés dont le développement de contenus locaux au profit du monde rural et du monde universitaire.

En ces temps de difficultés au plan sécuritaire, l’Autorité de régulation a joué sa partition pour éviter que des usages frauduleux des communications électroniques ne nuisent au bien-être des citoyens de notre pays. C’est ainsi que l’ARCEP a  réalisé la couverture des zones blanches d’une part, et d’autre part, élaboré deux projets de textes réglementaires en collaboration avec le comité sécurité télécoms composé de la Gendarmerie nationale, de la Police nationale, de la Brigade nationale des Sapeurs-Pompiers et des opérateurs en vue d’encadrer les opérations d’identification des abonnés par les opérateurs. Il s’agit du projet de décret portant obligation d’identification des abonnés des services de communications électroniques et des clients des cybercafés et du projet d’arrêté portant modalités d’identification des abonnés et des clients des réseaux et services de communications électroniques au Burkina Faso

Au cours de l’année 2018, l‘ARCEP a aussi procédé à la préparation du projet de cahier des charges des licences technologiquement neutres, à leur examen en collaboration avec les opérateurs et le ministère chargé de l’économie numérique.

Cela a permis au gouvernement d’octroyer de nouvelles licences aux opérateurs à partir de Janvier 2019. Ces licences technologiquement neutres favorisent la diversité de services offerts par les opérateurs aux consommateurs.

La régulation, des défis permanents

Le président Millogo a aussi rappelé  que la régulation est faite de nouveaux défis. Il ne s’agit pas seulement d’un phénomène propre au Burkina. Il s’agit plutôt d’un phénomène mondial.

Il s’agit de l’inadéquation de la relecture des textes face à la célérité des progrès technologiques ;  la difficulté pour savoir s’il faut finalement réguler les technologies, les services ou les deux avec quel niveau d’implication pour ne pas freiner l’innovation et garantir une concurrence saine et loyale dans l’intérêt de tous les acteurs (état, utilisateurs, fournisseurs de réseau et services)?

Les nouveaux défis imposent aussi de déterminer l’attitude à adopter face aux nouveaux acteurs du secteur qui semble échapper à la régulation : c’est le cas de la question de l’externalisation avec une forte pression sur l’emploi des jeunes diplômés, réduction de certaines taxes perçu chez opérateurs traditionnels au profit du secteur: taxe sur la formation.

Des nouveaux éléments comme la fiscalité adaptée pour le numérique ; les Other The Top (Viber , Facebook, WhatShapp)  ; le développement des SIMbox (fraude sur les appels internationaux) et le modèle approprié pour accélérer pour la mise en œuvre de l’accès et le service universel interpellent les acteurs.

Tontama Charles Millogo est convaincu que l’ARCEP trouvera les solutions qu’il faut à ces défis pour développer les communications électroniques et les postes dans notre pays.

Il a saisi cette occasion pour en appeler à la collaboration des populations pour mettre fin aux coupures fréquentes des liaisons à fibre optique, aux vols et actes de vandalismes sur les câbles et surtout mettre fin à leur opposition au déploiement des réseaux des opérateurs.

Source: ARCEP

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