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UACO 2017 : « Réseaux sociaux et problématique sécuritaire en contexte de démocratie »

La 10ème édition des Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO) a ouvert ses portes le jeudi 16 novembre 2017 par une cérémonie officielle d’ouverture qui s’est tenue dans le centre de conférences internationales de Ouaga 2000. S’en est suivi, après la cérémonie, une série de communications données par des panélistes burkinabè et étranger dont celle présentée par Mme Esther Konsimbo, professeur à l’Université de Ouagadougou Joseph Ky Zerbo. La communication qui portait sur le thème « Réseaux sociaux et problématique sécuritaire en contexte de démocratie » a démontré combien les réseaux sociaux pouvaient mettre à rude épreuve le travail des forces de sécurité.

« Médias sociaux et formation des opinions en Afrique », c’est le thème choisit pour cette 10ème édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou. Toutes les communications sont donc liées aux réseaux et médias sociaux qui occupent aujourd’hui une place de choix dans la vie des Hommes. On ne pourrait penser à une journée sans ces outils tellement ils sont enclin dans nos quotidiens. La communication développée par Konsimbo est la bienvenue dans un contexte d’insécurité, où le monde est frappé par des attaques terroristes à tous points. Comment donc se servir des réseaux sociaux pour maintenir la sécurité dans le pays. Avant tout, il faut savoir qu’une mauvaise utilisation des réseaux sociaux met à rude épreuve le travail des forces de sécurité. Par exemple, les publications faisant état des interventions des forces républicaines, de leurs positions peuvent fragiliser voire faire échouer leurs opérations. Ce qu’il ne faut pas oublier est que les réseaux sociaux sont un espace public et que tous ont accès à cet espace. En donnant ces informations, dans le but sans doute d’informer les proches et la population, l’autre camp a également accès à ces informations qui lui permettent de riposter et d’avoir le dessus sur les forces de défense. Il faut savoir communiquer, donner l’information à la population mais de façon stratégique. La panéliste a également déploré les communications sur les réseaux sociaux durant le putsch avorté du 16 septembre 2015, où l’armée avait décidé de prendre les choses en main en se rendant à Ouagadougou. On avait donc assisté à leur venue en « direct » sur les réseaux sociaux. Une communication qui n’est pas du tout stratégique en temps de crise. Et le plus étonnant c’est que les médias se laissent aller dans cette attitude. Elle déclare qu’en général, c’est l’internaute lambda qui est accusé de diffuser des informations compromettantes alors que les médias traditionnels sont aussi souvent coupables de ces dérives.

Un autre point développé par Mme Konsimbo est la circulation de certaines fausses informations sur les réseaux sociaux. Au lendemain de l’attaque du café Aziz Istanbul, les informations sur un éventuel terroriste qui serait en cavale a créé la psychose chez la population, d’autant plus que ladite information émanerait de la gendarmerie nationale. La Gendarmerie avait rectifié le tir en démentant l’information. La présence des forces de défense sur les réseaux sociaux et des médias est bénéfique. Pour Konsimbo, ce qui donne du pouvoir à la rumeur est le manque de communication et de confiance. Pour cela, les autorités doivent s’approprier les réseaux sociaux, les utiliser pour communiquer avec le peuple et instaurer une certaine confiance. Cela évitera la croissance d’informations mensongères qui conduit à l’instabilité du pays. « S’approprier les réseaux sociaux c’est choisir les informations à partager car l’ennemi y est aussi », affirme Esther Konsimbo.

Par ailleurs, la panéliste a suggéré aux journalistes de toujours maîtriser l’information en sa possession. Et pour cela, il faut la vérifier, faire des recoupements pour être sûr que l’information est avérée avant de la mettre à la disposition du public. Les réseaux sociaux sont comme un couteau à double tranchant, ils peuvent contribuer à maintenir la sécurité comme ils peuvent conduire à l’instabilité, le tout est de savoir s’en servir.

TIC MAGAZINE BF

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