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Approche de l’économie numérique

Avec 207 milliards de mails échangés, 4.2 milliards de recherches Google, 36 millions d’achats sur Amazone par jour [1], 6.5 milliards de téléphones portables, 3 milliards d’internautes et 15 milliards d’objets connectés, notre planète est entrée de plain-pied, consciemment ou inconsciemment, dans l’ère de l’économie numérique. Aussi appelé économie nouvelle, digitale ou électronique, l’économie numérique prend des proportions de plus en plus considérables dans la vie des Hommes et des institutions à telle enseigne qu’elle ne peut plus ignorée ou négligée. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Pour définir l’expression « économie numérique », nous pouvons au préalable définir les deux mots qui la composent : « économie » et « numérique ».
L’économie peut être définie comme la création et la distribution de richesse. Le numérique quant à lui désigne « les Technologies de l’information et de la communication ainsi que l’ensemble des techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations » [2].
En mettant les deux définitions bout à bout, on se rend compte que l’économie numérique est tout simplement la richesse que l’on génère en exploitation les Technologies de l’Information et de la Communication.
L’ « Australian Bureau of Statistics » définit, d’une manière plus précise, l’économie numérique comme étant « le réseau mondial des activités économiques et sociales qui sont activées par des plates-formes telles que les réseaux internet, mobile et de capteurs, y compris le commerce électronique » [3].
C’est une sorte d’économie qui se veut nouvelle en ce sens qu’elle est dans une logique de dématérialisation, c’est-à-dire qu’au lieu de travailler sur la matière, nous travaillons plus sur l’information. Une étude menée dès 1980 au Canada par le ministère fédéral des Communications révélait que 40% de la main d’œuvre canadienne travaillait dans la manipulation de l’information. L’étude a pris en compte ceux qui produisent l’information, ceux qui la traitent, ceux qui la diffusent ainsi que ceux qui font marcher les machines [4]. Aujourd’hui, 37 ans après, le moins que l’on puisse constater est que cette tendance à travailler sur l’information s’est davantage accrue, non pas seulement au Canada, mais dans tous les autres pays du globe. Ainsi, l’économie numérique fait partie d’un plus grand ensemble qu’on appelle économie du savoir ou économie de la connaissance.
Si d’une part la forte utilisation actuelle des TIC a révolutionné le mode de communication, de consommation et même de vie des populations, elle a d’autre part donné du poids à l’économie numérique qui se positionne désormais comme « un vecteur de croissance, de productivité et de compétitivité des entreprises et des pays » [5]. La contribution de l’économie numérique au Produit Intérieur Brut (PIB) varie d’un pays à un autre suivant l’efficacité des mesures mises en place : 5% pour la France et le Canada, 6% pour la Finlande, 7% pour les Etats-Unis, 8% pour le Japon, presque 10% pour la République de Corée et 12% pour l’Irlande [6].
Tous les gouvernements sont par contre unanimes sur la nécessité de booster l’économie numérique ; Divers plans nationaux ainsi que régionaux ont été mis en place. Nous pouvons citer le projet e-Burkina (financé à hauteur de 20 millions de dollars par la Banque Mondiale), le Sénégal numérique 2025 qui totalise un coût de 1361 milliards de FCFA selon le gouvernement sénégalais, le Plan Gabon numérique, etc.
Par ailleurs, l’économie numérique est reconnue pour sa transversalité c’est-à-dire son impact sur les autres secteurs, de l’agriculture au transport en passant par la santé et l’éducation.

Du reste, la montée de l’économie numérique n’est pas toujours perçue d’un bon œil eu égard aux modifications qu’elle induit sur le marché du travail. Une certaine opinion craint que le développement de l’économie numérique ne supprime les emplois actuels, du moins la plupart de ces emplois. C’est une crainte qui est fondée quand on voit par exemple le vendeur de boissons au coin de la rue être « remplacé » par un distributeur automatique ou quand on voit le business du chef d’imprimerie péricliter à cause de l’avènement des ebooks (livres électroniques) ; Bien qu’il y a au moins deux nuances à faire à ce niveau. La première c’est qu’il ne s’agit pas exactement d’une suppression d’emploi mais d’une reconversion d’emploi ou pour être plus précis, d’une migration vers d’autres types d’emploi en ce sens que le vendeur de boissons perd son emploi, mais un technicien est embauché pour la maintenance du distributeur automatique. Deuxièmement, quel que soit le niveau de développement des machines, elles ne pourront pas remplacer l’Homme qui, lui, est doté d’une faculté supérieure : la pensée. Il est des tâches pour lesquelles le concours de l’être humain sera toujours indispensable. Après tout, même la machine la plus intelligente (intelligence artificielle) au monde a été conçue par l’Homme.

[1] Rapport sur le Développement dans le monde 2016, 102724, Les dividendes du numérique
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_num%C3%A9rique (Consulté le 6 Mars 2017)
[3] BSI economics, Economie numérique : définition et impact. Page 2
[4] Revue de la banque royale du Canada, vol 66, n° 2. Mars/Avril 1985
[5] BSI economics, Economie numérique : définition et impact. Page 2
[6] OCDE 2015

Alfred Bewindin SAWADOGO

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