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Qui est derrière Linux en 2017 ?

Nous sommes en 2017 et Linux domine l’informatique. Vous n’y croyez pas ? La fondation Linux rapporte que Linux est utilisé dans 90% des instances cloud public, 82% des smartphones, 62% du marché de l’informatique embarquée, sans oublier 99% des superordinateurs. Tout cela repose sur les épaules du kernel Linux. Dans leur rapport 2017 Linux Kernel Development, Jonathan Corbet, développeur du noyau Linux et éditeur du site LWN.net, et Greg Kroah-Hartman, mainteneur Linux, font le point sur les évolutions récentes de l’OS libre.

Le rapport a été présenté à l’occasion de la conférence, sur invitation, Linux Kernel Summit, qui se déroulait à Prague en République Tchèque. Depuis 2005, date de l’adoption du système de versionning Git, 15 637 développeurs provenant plus de 1400 entreprises différentes ont contribué au noyau Linux. Sur l’année passée, plus de 4300 développeurs de 500 entreprises ont contribué au kernel. Parmi ces contributeurs, 1670 le faisaient pour la première fois, soit un tiers des contributeurs environ.

Le top 10 des sociétés participant à l’effort de développement du kernel Linux inclut maintenant Intel, Red Hat, Linaro, IBM, Samsung, Suse, Google, AMD, Renesas et Mellanox. Microsoft contribue toujours, mais ne fait plus partie du top 10 des contributeurs.

Le développement de Linux s’accélère en parallèle de la croissance du nombre de développeurs et d’entreprises impliquées. À quel point ? Sur la période 2015/2016, on constate une moyenne de 7,8 patchs par heur. Le nombre moyen de modifications apportées au kernel par heure sur l’année passée est de 8,5. Ce n’est pas une typo. C’est une moyenne de 8,5 correctifs par heure, soit 204 par jour.

Le nombre de jours de développement nécessaires pour chaque mise à jour à légèrement augmenté, passant de 66 jours à 67,66. Chaque mise à jour est publiée en moyenne entre 63 et 70 jours après la précédente, ce qui permet une certaine prédictibilité. La tendance vers des cycles de développement plus court provient d’une meilleure maîtrise et d’une meilleure discipline des contributeurs.

C’est grâce à des contributions de haute qualité que la communauté est aujourd’hui capable de faire mieux que jamais et réparer les éventuels problèmes. En plus de cela, le groupe Intel 0-Day test service débusque des failles bien avant qu’elles ne soient implémentées dans le kernel. Ce service va automatiquement repérer des patchs publiés via la Linux Kernel Mailing List et les tester. Cela signifie que de nombreux problèmes sont éliminés bien avant d’affecter les utilisateurs.

Linus Torvalds, créateur de Linux, teste fréquemment les nouvelles versions du kernel intégrant les dernières pulls requests des développeurs. Et Torvalds n’a pas peur de faire savoir aux développeurs que quelque chose ne fonctionne pas. Comme le résument Kroak-Hartman et Corbet, « Peu de choses peuvent se targuer d’être aussi rapides qu’un développeur dont le dernier patch a cassé le poste de travail de Linus. »

Le nombre de contributeurs bénévoles semble se stabiliser et représente maintenant 8,2% des contributions, une légère augmentation par rapport aux 7,7% de l’année dernière. Le chiffre a chuté de manière significative depuis 2014, date à laquelle il s’élevait à 11,8%.

Cela s’explique par le fait que les contributeurs du Kernel Linux n’ont plus vraiment de mal à trouver du travail. Plus de la moitié des développeurs ayant contribué au kernel dans le courant de l’année dernière étaient payés pour le faire, et ce depuis leur premier patch.

Le cycle de développement de la version 4,9 était l’un des plus chargés de l’histoire du développement du kernel, avec un nombre record de correctifs. 4.12 tient de son côté le record pour le nombre de développeurs impliqués ainsi que le nombre de primo contributeurs. Les rumeurs faisant état d’un vieillissement de la communauté des contributeurs au kernel sont exagérées. Après toutes ces années, la communauté continue de se développer.

« Le kernel Linux est l’un des projets open source les plus important et les plus réussi ayant pu voir le jour. Le taux de changements apportés et le nombre de contributeurs montrent qu’une communauté active s’est formée, ce qui permet une évolution constante du noyau afin de l’adapter aux différents environnements ou celui-ci est utilisé. Ces chiffres continuent de grandir, tout comme le nombre de développeurs et d’entreprises impliquées dans ce processus. Le développement du kernel prouve donc qu’il est capable de passer à l’échelle et de doubler sa vitesse de développement sans le moindre problème » concluent les auteurs du rapport.

ZDNet

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