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La révolution numérique africaine devra passer par une gestion des déchets à la hauteur de l’enjeu

Selon plusieurs cabinets spécialisés, le continent africain est le prochain grand marché des TIC et télécommunications. Les plus grands fabricants d’appareils mobiles et technologiques y investissent de plus en plus. Smartphones, tablettes, ordinateurs portables se démocratisent. Les objets connectés devraient bientôt se multiplier. Cependant, cette transformation 2.0., porteuse de croissance économique charrie également un important risque environnemental face auquel l’Afrique demeure encore mal préparée.

En dix ans, le volume de téléphones mobiles a grandement augmenté. Dans son rapport 2018 sur l’économie mobile en Afrique subsaharienne, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime à 444 millions le nombre d’appareils mobiles en cours d’utilisation dans cette partie du continent. Ce chiffre découle d’un parallèle avec le volume d’abonnés mobiles unique en Afrique. Sur l’ensemble du continent, le chiffre dépasse les 450 millions de téléphones mobile en activité. D’ici 2025, la GSMA estime que le nombre devrait atteindre plus de 650 millions sur tout le continent. En additionnant aux téléphones mobiles les nombreux autres appareils technologiques (tablette, ordinateurs portables, PC, etc), c’est en tout plus de 500 millions d’appareils technologiques différents qui ont déjà été consommés en Afrique, près de 700 millions qui sont en cours d’utilisation et plus encore qui seront utilisés d’ici huit ans.

Ces chiffres qui traduisent un dynamisme du segment TIC et télécoms et sa contribution à la croissance économique, reflètent également un important risque environnemental face auquel le continent demeure toujours mal préparé.

Des lois mais…

Bien que de nombreux pays d’Afrique comme le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi et Soudan du Sud préparent déjà une législation environnementale pour une meilleure gestion des déchets électroniques, ce sont surtout les infrastructures techniques qui font défaut en Afrique. Conséquence, des millions de vie se retrouvent menacées.

Les usines de recyclage de produits TIC, il n’y en a actuellement pas beaucoup sur le continent. Les déchets de téléphones mobiles, d’ordinateurs, de modems, de tablettes, etc., atterrissent encore dans les décharges, publiques ou improvisées dans les quartiers, près des habitations. L’un des cas les plus frappants est la décharge d’Agbogbloshie, un quartier d’Accra, au Ghana. Le problème des rebuts informatiques et technologiques généré localement est renforcé par les déchets venus de l’étranger.

Lors du Earth Innovation Forum, le 05 septembre 2018 à Tallinn, en Estonie, Paolo Falcioni, le directeur général de Home Appliance Europe, déclarait que « cinq millions de tonnes de déchets électroniques sont générés en Europe. Sur les cinq millions, quatre millions de tonnes sont recyclés. Parmi ceux-ci, 3,5 millions de tonnes deviennent des matières premières secondaires. Le reste des déchets électroniques n’est pas tracé ». Selon le Programme de Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), il est probable que ces déchets non identifiés finissent en Afrique.

Tous ces appareils, téléphones mobiles et autres accumulés dans la nature, l’UNEP indique qu’ils sont la cause d’un important risque de santé pour les populations car ils polluent les sols, l’eau et l’air.

Avec les intempéries, les appareils relâchent du plomb contenu dans les circuits imprimés ou les tubes à rayons cathodiques, et du mercure contenu dans les rétro-éclairages à cristaux liquides. Il y a aussi du cadmium, du chrome et même des réactifs tels que le cyanure. Conscient de ces dangers pour les populations et pour l’économie, certains pays se sont déjà lancés dans le recyclage.

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