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Les compétences numériques en Afrique subsaharienne : une opportunité à 130 milliards de dollars

D’ici 2050, 2,5 milliards d’individus peupleront l’Afrique, soit le double de sa population actuelle. Pour de nombreux experts, ce boom démographique de la région pourrait être l’une des clés de son envolée vers le développement économique et social. Alors que de récentes études ont prouvé le rôle majeur des compétences numériques pour les emplois futurs, on peut mesurer tout l’enjeu que représente pour l’Afrique, la formation des jeunes aux métiers du numérique.

230 millions d’emplois à pourvoir d’ici 2030

Plusieurs institutions l’affirment désormais, les compétences numériques seront au cœur de la prochaine révolution technologique que connaîtra le monde d’ici quelques années. La «quatrième révolution industrielle» affectera tous les pays du monde, en modifiant profondément la structure actuelle de la demande en main d’œuvre.

D’après des chiffres publiés par la Société financière internationale (SFI), plus de 40% des compétences actuellement requises pour la main d’œuvre dans les entreprises changeront d’ici 2022, et plus de la moitié des employés auront besoin d’acquérir de nouvelles compétences, différentes ou plus avancées.

L’Afrique subsaharienne est l’une des zones les plus en vue, du fait de sa jeunesse. La SFI indique que la demande en compétences numériques devrait croître plus rapidement en Afrique subsaharienne que sur les autres marchés mondiaux. «On s’attend à ce que la technologie augmente la demande de main-d’œuvre, mais l’expansion des nouveaux emplois et la contraction des anciens emplois devraient être différentes selon les secteurs», indique la SFI. Et d’ajouter «Certains emplois disparaîtront probablement et d’autres deviendront de plus en plus prisés selon l’industrie».

Selon une étude co-publiée par la SFI et le cabinet L.E.K Consulting, les compétences digitales devraient générer environ 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne d’ici 2030.

«Alors que la transformation se fera plus rapidement dans l’économie formelle, l’économie informelle sera aussi rapidement influencée par la technologie, et les individus en ressentiront les effets dans l’agriculture, l’industrie et les services.» indique le rapport.

Cette estimation est d’autant plus importante que seulement trois millions d’emplois sont annuellement créés en Afrique, alors que 10 à 12 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année. L’Afrique subsaharienne, moteur de la croissance démographique du continent enregistre d’ailleurs des taux de chômage de plus en plus élevés. D’un taux estimé à 7,2% en 2018, celui-ci est prévu pour atteindre les 7,3% en 2019 d’après l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

En plus d’aider à baisser la courbe du chômage en Afrique subsaharienne, les compétences numériques devraient générer des revenus importants pour de nombreux acteurs publics et privés, et par ricochet, pour les économies africaines. D’après le rapport de la SFI, «en Afrique subsaharienne, les possibilités de revenus dans le domaine des compétences numériques s’élèvent à 130 milliards de dollars d’ici à 2030», soit à peu près le PIB de l’Éthiopie, de la Côte d’Ivoire et du Mali réunis.

Un déficit important

Un sondage effectué par la SFI et le cabinet L.E.K Consulting, démontre également que la plupart des employeurs estiment que les compétences digitales font partie du top 7 des compétences requises pour la future main d’œuvre. Malheureusement, les offres en matière de compétence digitale en Afrique subsaharienne restent largement en deçà des demandes, ce qui crée un énorme déficit pour la région.

Ce déficit est principalement remarqué dans le domaine des compétences intermédiaires définies par l’UNESCO comme «un ensemble de compétences génériques en technologies de l’information et de la communication, qui peuvent être utilisées pour accomplir des tâches [professionnelles, ndlr]». D’après la SFI le déficit de l’Afrique subsaharienne en matière de compétences digitale intermédiaire se chiffre à 1,5, sur une échelle allant de 0 à 2. Ce déficit place la région au dessus de la moyenne mondiale qui est de 1,1.

Au niveau des compétences de base, nécessaires pour utiliser de façon rudimentaire les appareils et les applications numériques, l’Afrique subsaharienne enregistre également un déficit. S’il est bien plus faible que celui des compétences intermédiaires (0,9) mais largement au dessus de la moyenne qui est de 0,4.

Enfin, en matière de compétences avancées définies comme «l’ensemble des compétences qui constituent la base des métiers et professions spécialisés», les pays de l’Afrique subsaharienne enregistrent un déficit de 1,2, en dessous de la moyenne mondiale qui est de 1,4.

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