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Le numérique au service de la santé en Afrique

Le monde de la santé en Afrique a connu ces dernières années une grande transformation grâce au numérique. Des inventions ont vu le jour afin d’améliorer la vie des patients mais aussi faciliter le travail des professionnels de la santé. Accès rapide aux examens et diagnostique, aux produits pharmaceutiques plus abordables, économie sur le coût de transport… ce sont là quelques avantages qu’offrent les différents projets numériques dans le domaine de la santé en Afrique. Nous vous proposons cinq projets développés sur le continent.

Cardiopad est une tablette tactile médicale conçue par le camerounais Arthur Zang. Cette tablette destinée particulièrement aux populations éloignées des centres de santé permet de passer des examens cardiaques. Elle enregistre et analyse l’activité cardiaque d’un patient pour les transmettre à un spécialiste c’est-à-dire un cardiologue qui produira un diagnostic. Du coup, cette invention vient diminuer le taux de mortalité des maladies cardio-vasculaires.

GiftedMom est une plateforme numérique destinée aux femmes enceintes et aux nouveau-nés des régions reculées du Cameroun. Elle permet à ces femmes de bénéficier d’un suivi prénatal et postnatal en leurs rappelant par SMS les dates de consultations et de visites. Le coût d’accès au service est de 100FCFA, prélevé une seule fois lors du premier message envoyé. En ligne, les personnes s’expriment en Français, Anglais et dans les dialectes locaux. Cette plateforme a permis de réduire considérablement le taux de mortalité maternelle et infantile dans les zones où elle a été implantée.

Originaire de l’Ouganda et signifiant « centre de santé » en Swahili, Matibabu est une application créée par 4 étudiants ougandais et permettant de diagnostiquer le paludisme sans prélèvement de sang. Le principe est simple, le patient introduit son index dans le « Matiscope », un détecteur à infrarouges branché à un smartphone. Matibabu utilise les émissions infrarouges pour pénétrer la peau et détecter les globules rouges. Grâce au Matiscope, l’application est capable de détecter les globules rouges infectés qui ont une forme et une structure chimique différentes des globules rouges normaux. Matibabu analyse donc les données transmises par le Matiscope et affiche le diagnostic en quelques secondes. L’opération ne nécessite pas la présence d’un technicien de laboratoire. Les résultats sont directement stockés sur le serveur en ligne SkyDrive et peuvent être transmis rapidement à des professionnels médicaux.

Pharmacy CI est une application mobile ivoirienne qui donne la liste des pharmacies de garde, la géolocalisation des pharmacies, le tracé d’itinéraire pour se rendre dans les pharmacies, le guidage GPS pour aider les utilisateurs à trouver leur chemin (car ce n’est pas toujours facile de retrouver une pharmacie avec la localisation géographique inscrite sur le papier), les pharmacies à proximité de ma position (de jour comme de nuit), les prix des médicaments, les contacts des pharmacies pour les appeler afin de savoir si le médicament est disponible avant d’effectuer le déplacement et la liste des assurances acceptées dans chaque pharmacie.

L’application sénégalaise JokkoSanté a vu le jour pour lutter contre le gaspillage de médicaments et la vente illégale de cachets contrefaits. Elle permet en effet d’échanger des produits pharmaceutiques périmés ou non utilisés contre d’autres médicaments auprès des centres de santé. Les donateurs reçoivent des points via leur mobile et une application gère les données récoltés qui serviront à l’Etat pour des études épidémiologiques. À la fin de l’année 2016, on comptait 1 500 utilisateurs sur l’application, disponible sur smartphones et en version SMS pour les personnes n’ayant pas accès à internet sur mobile.

Ces différentes innovations numériques dans le monde de la santé améliorent non seulement la vie des populations mais et facilitent également le travail des professionnel de la santé. Le tout est de savoir s’en servir à bon escient et se rappeler que ces outils ne peuvent en aucun cas remplacer un médecin.

H. Sangare / TMBF

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