Fasodrone, une start-up qui veut contribuer au développement du Burkina Faso

Fasodrone est une entreprise spécialisée dans la conception de système de drones et de traitement de données. Entreprise créée et dirigée par Issouf Ouattara, ingénieur aéronautique et spatial.

Conscient que les « drones sont une technologie qui peut beaucoup servir dans le contexte du Burkina », Issouf Ouattara mûrit l’idée de son entreprise depuis 2014 alors qu’il est encore en étude à Taïwan. Rentré au pays, il met en place officiellement Fasodrone en avril 2018 avec son collaborateur Thierry Bayala mais les activités ne débutent qu’en février 2019.

Après le baccalauréat obtenu au Lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso et une année de Mathématiques à l’Université Nazi Boni de Bobo, Issouf Ouattara obtient une bourse pour la Chine. Il effectue quatre années en Taïwan où il étudie l’aéronautique spatial avant de s’envoler pour l’Europe afin d’y faire une spécialisation en robotique spatial. Il rentre au pays et crée son entreprise Fasodrone.

Des drones au service de l’agriculture

L’entreprise Fasodrone offre ses services aux particuliers et aux entreprises dans la conception de drones et de traitement de données dans le domaine de l’agriculture et essentiellement dans la cartographie des champs agricoles. Les objectifs recherchés par Issouf Ouattara et son équipe à travers Fasodrone sont tout d’abord de contribuer au développement du Burkina Faso, ensuite d’aider les agriculteurs à protéger leurs champs des intempéries, de les aider à augmenter leur rendement tout en réduisant les dépenses et enfin de montrer à la jeunesse qu’il est possible de créer quelque chose même si cela paraît difficile ou impossible.

« Les données que nous mettons à la disposition des agriculteurs leur permettent de savoir quelle partie du champ a besoin de plus d’attention », explique l’ingénieur. Ceci permet donc à ces derniers de savoir où concentrer leurs efforts et ainsi obtenir une meilleure production.

La santé, un domaine à explorer pour Fasodrone

Fasodrone a aujourd’hui à son actif deux (2) drones développés qui sont encore en phase test. L’entreprise ne se limite pas qu’au domaine agricole ; elle a également pensé au domaine de la santé pour combler quelques tares. En effet, il arrive parfois que des hôpitaux situés dans des zones reculées ou difficilement accessibles aient besoin de matériels et que l’état de nos routes retardent l’arrivée de ces produits ou même empêchent l’envoi de ces derniers. Un drone qui puisse livrer les produits même dans les zones les plus inaccessibles est la solution. C’est à cela qu’a pensé Fasodrone en mettant en place un prototype de livraison dans le domaine de la santé pouvant transporter une charge de 2kg. Ce drone pourrait fournir les hôpitaux en poches de sang, vaccins, médicaments…

L’entreprise avance malgré les difficultés

Les difficultés, Issouf Ouattara en a rencontré. La première difficulté pour lui a été de constater que le burkinabè n’était pas prêt pour cette technologie (conception de drone). La question qui lui revient très souvent est : est-ce que c’est faisable ? Cependant Issouf Ouattara ne s’est pas laissé décourager et a poursuivi son projet. Ensuite il y a la législation burkinabè qui n’est pas prête quant à la conception de drone. « Cela diminue nos marges de manœuvres», rétorque le spécialiste en robotique spatial.  Pourtant, une règlementation claire en la matière nous permettrait d’être plus à l’aise dans nos activités, poursuit-il. Et enfin, il ya ce problème de fonds même si l’entreprise a déjà eu à être accompagné par le Fonds Burkinabè de Développement Social (FBDS). « Nous voulons aller au-delà d’une start-up, nous voulons créer une entreprise qui va rehausser le nom du Burkina Faso ici et ailleurs et cela demande des ressources financières et humaines », affirme Issouf Ouattara. Malgré ces difficultés, L’équipe continue d’avancer.

Le Directeur de Fasodrone invite les autorités à avancer vite sur la règlementation en matière des drones pour que les acteurs qu’ils sont puissent travailler tout en étant à leur aise. Il n’oublie pas toutefois les acteurs qui ont également un rôle à jouer car c’est à eux d’amener les autorités à adopter cette règlementation.

« Les autorités doivent plus faire confiance aux jeunes burkinabè et leur confier des projets parce qu’ils sont compétents et capables de relever les défis », c’est le message que Issouf Ouattara adresse aux autorités burkinabè. Pour la jeunesse burkinabè, il les exhorte à avoir confiance en leur projet, en eux-mêmes et de ne jamais se fixer de limite. « Tant qu’on peut imaginer quelque chose, il faut le faire », conclut-il.

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