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Gouvernance de l’internet : L’Afrique francophone affûte ses armes

Pour la 3e année consécutive, l’Initiative TIC et Citoyenneté (ITICC) organise la session de formation des formateurs de la gouvernance de l’internet et des systèmes d’information (FFGI), du 28 août au 1er septembre 2017 à Ouagadougou. Venus des pays d’Afrique francophone, les participants, des techniciens et décideurs, constitueront cette masse critique d’experts avertis des questions de gouvernance de l’internet chargée de répliquer ladite formation dans leurs pays respectifs. La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce lundi matin en présence du ministre en charge de la fonction publique, représentant le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba.

Après deux éditions réussies, l’Initiative TIC et Citoyenneté est au rendez-vous pour faire de Ouagadougou, le carrefour d’un événement de portée internationale qui regroupe techniciens et décideurs d’Afrique francophone intervenant dans la formulation des politiques en matière de développement de l’économie numérique. Cet événement, c’est la session de formation des formateurs de la gouvernance de l’internet et les systèmes d’information. Tout comme en 2016, cette année la formation réunit des partenaires de l’ITICC tels que sont l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Société chargée de la gestion des ressources critiques d’internet (ICANN) et l’Association française pour le nommage Internet en coopération (AFNIC).

Modules de formation

Connu pour être un homme d’engagement, un homme avec grand « H », selon les mots du co-parrain Emmanuel Adjovi de l’OIF, le président du comité d’organisation, Pierre Ouédraogo a indiqué que les stagiaires formateurs ont été sélectionnés parmi 200 postulants. Et quatre jours durant, des experts venus de la Tunisie, de la France, du Bénin, du Togo, du Rwanda et du Burkina Faso leur dispenseront des communications sur l’histoire et l’écosystème de l’internet, l’environnement favorable à l’innovation et à l’intégration, la stratégie africaine de l’ICANN dont le Vice-président pour l’Afrique est Pierre Dandjinou. Les formateurs livreront également des exposés sur les données, « l’or noir du numérique », la cyber sécurité, la gestion des ressources critiques, les nouveaux protocoles internet, la place de la société civile africaine dans la gouvernance de l’Internet, etc. A travers cette formation, l’ITICC entend constituer une masse critique d’experts avertis des questions de gouvernance de l’internet qui auront la lourde tâche de répéter ladite formation de retour dans leurs pays respectifs.

Pour une refondation de la formation

« Nous comptons sur l’évaluation des résultats de la réflexion sur le futur du FFGI pour améliorer son impact et son apport au développement du numérique en Afrique », a lancé Pierre Ouédraogo aux participants. Dans la même lancée, le représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie, Emmanuel Adjovi a indiqué que cette 3e édition doit être l’occasion pour nourrir de nouvelles ambitions et changer la dimension de la formation. Il a donc lancé un appel au nom de l’OIF à une refondation de la formation tant au niveau du recrutement, du contenu que du suivi afin de répondre aux besoins et enjeux de la société.

Réduire le gap

Représenté par le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a salué « l’engagement remarquable et visionnaire » de Mme Adja Fatimata Sanon/Ouattara, promotrice de l’ITICC et actuelle ministre du développement de l’économie numérique et des postes, dans la promotion de la gouvernance de l’internet dans l’espace francophone et en Afrique. Pour lui, ce séminaire est d’une importance capitale qui va permettre aux pays francophones d’aller à l’assaut de l’innovation pour réduire le gap avec les autres régions notamment anglophones très en avance dans la gouvernance de l’internet et des systèmes d’information.

En rappel, le Burkina est devenu membre du partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) en décembre 2016. Ce partenariat est une initiative internationale multipartite lancée en 2011 et qui vise à « promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques à travers une plus grande redevabilité, une implication des citoyens, la lutte contre la corruption, l’exploitation des TIC en vue de renforcer la qualité de la gouvernance, dans un esprit de collaboration avec les acteurs non étatiques, les organisations de la société civile et les médias ».

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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