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Malgré les retards techniques et les théories farfelues, l’arrivée de la 5G s’accélère en Afrique

Il y a deux ans, à toute évocation de l’ultra haut débit mobile en 2020, tous les regards convergeaient vers la Chine, les Etats-Unis ou l’Europe. L’Afrique n’était pas vraiment considérée comme un marché avant 2025. Mais la Covid-19 s’en est mêlée.  La demande en connectivité à très haut débit a explosé, propulsant le continent dans la cour des grands.

Dans son rapport « 5G in Sub-Saharan Africa: laying the foundations », publié en 2019, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) estimait que l’ultra haut débit mobile n’était pas imminent en Afrique. L’organisation soutenait même que d’ici 2025, la technologie ne serait vraiment adoptée que par sept pays, notamment le Kenya, le Nigéria ou l’Afrique du Sud. Avec 3% du total des connexions mobiles du continent estimé à un milliard en 2024.

1 blockL’intelligence artificielle, la blockchain, les villes intelligentes suscitent de plus en plus d’intérêt.

Mais l’Afrique pourrait bien déjouer ces prévisions et même surprendre davantage. A l’heure actuelle, la technologie est déjà accessible au public dans cinq pays.

L’opérateur de téléphonie mobile Vodacom a été le tout premier à l’introduire sur le marché. C’était au Lesotho, en août 2018. Une action qui a, d’une certaine manière, brisé l’inaccessibilité de cette technologie pour l’Afrique, qu’on imagine toujours en retard dans son développement numérique. Suite à ce déclic, les Seychelles ont également franchi le pas avec l’expertise technologique de Huawei. L’opérateur historique Cable and Wireless Seychelles a lancé la 5G dans la capitale Victoria, à Roche Caiman, le district central de l’île de Mahé, et à l’aéroport en juillet 2020.

En novembre, le Togo que personne ne voyait venir est également entré dans la 5G. En novembre 2020, son opérateur historique Togocom, avec l’appui technologique de Nokia, a lancé le premier réseau ultra haut débit d’Afrique de l’Ouest à l’aéroport international de Lomé, au quartier administratif et sur le site de la Plateforme Industrielle d’Adétikopé.

En Afrique du Sud, Vodacom et MTN profiteront de fréquences temporaires accordées par l’Autorité indépendante des communications (ICASA) pour se lancer dans ce segment en décembre 2020. Le Kenya est actuellement le dernier pays où des services 5G ont été mis sur le marché. Safaricom a officiellement rejoint le club très restreint des pionniers africains le 26 mars 2021.

L’effet Covid

Bien qu’elle ait fait de nombreux morts, la pandémie mondiale de coronavirus n’a finalement pas eu que des effets négatifs sur l’Afrique. Elle s’est révélée être la piqûre de rappel dont avaient besoin les Etats africains pour accélérer leur transformation numérique, quelques peu laissée de côté au cours des dernières années. L’e-gouvernement est reparti de plus belle. L’intelligence artificielle, la blockchain, les villes intelligentes suscitent de plus en plus d’intérêt. Et avec le changement d’habitudes de consommation d’Internet induit par la pandémie, la demande en connectivité de haute qualité ira grandissante selon l’Union internationale des télécommunications (UIT).  Bien que la 4G ne couvre pas encore l’ensemble de l’Afrique, ses capacités pourraient ne pas suffire pour satisfaire les nouveaux besoins qui seront de plus en plus gourmands en bande passante. « Avec le déploiement des vaccins, il y a un risque que la société cherche à revenir à son état d’avant la pandémie. Mais il est évident que le monde ne peut plus avancer en revenant au statu quo d’avant la pandémie. Si nous voulons émerger fortement de la Covid-19 et relever des défis plus importants, tels que le changement climatique, nous devons non seulement poursuivre l’évolution numérique, mais nous devons l’accélérer avec la 5G au premier plan », soutenait Börje Ekholm, le président d’Ericsson, lors de l’Agenda de Davos tenu du 25 au 29 janvier 2021.

Lors de la Conférence internationale sur le développement des télécommunications (WTDC-21) qui se tiendra à Addis Abeba en Ethiopie du 8 au 19 novembre 2021, l’ensemble des pays d’Afrique ont prévu de prôner une réponse commune au problème de connectivité à très haut débit sur le continent au regard de la demande qui s’accentue. Leur action concertée pourrait contribuer à l’accélération de la migration vers la Télévision Numérique Terrestre (TNT), nécessaire pour libérer les fréquences télécoms indispensables pour la 5G. D’ici l’année prochaine, de potentielles nouvelles entrées sur le segment de l’ultra haut débit sont donc à surveiller. Et ce ne sont pas les théories conspirationnistes qui font de la 5G la cause de la Covid-19 qui y changeront quelque chose.

Objectif 2022

Orange devrait figurer parmi les nouveaux arrivants. Le 27 janvier dernier, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux à la presse d’Orange, Stéphane Richard, le président-directeur général, annonçait l’entrée du groupe sur ce segment en Afrique « probablement dès la deuxième moitié de 2021 et en 2022 ». Le Sénégal a de grande chance d’être choisi comme tête de proue de ce saut technologique. Le pays a achevé sa transition vers la TNT en décembre 2020 et Sonatel, la filiale sénégalaise d’Orange, n’est qu’à un pas de la 5G qu’elle a testé en novembre 2020.

Au Nigeria où MTN a également déjà testé la 5G, les autorités ont annoncé la migration complète du pays sur la TNT à la fin du mois d’avril. En Tunisie, Mohamed Fadhel Kraiem, le ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, déclarait en marge de la cérémonie d’ouverture du Tunisie Digital Summit, tenu du 27 au 28 octobre 2020, que le lancement des services 5G ne serait possible qu’à partir de 2022. Plusieurs opérateurs télécoms à travers le continent ont déjà effectué la modernisation de leur réseau pour le tenir fin prêt à toute évolution dans la disponibilité des fréquences. TNM au Malawi, Airtel en Zambie, Telma à Madagascar, Mobilis en Algérie, MTN en Ouganda ou encore Maroc Telecom au Gabon.

Plusieurs opérateurs télécoms à travers le continent ont déjà effectué la modernisation de leur réseau pour le tenir fin prêt à toute évolution dans la disponibilité des fréquences. TNM au Malawi, Airtel en Zambie, Telma à Madagascar, Mobilis en Algérie, MTN en Ouganda ou encore Maroc Telecom au Gabon.

A travers l’Afrique, Huawei est bien décidé à prendre part à la transformation numérique. Lors du webinaire organisé en septembre 2020 sous le thème « Le leapfrog digital, l’Afrique met le cap sur la 4ème révolution », le groupe technologique chinois réitérait son engagement à mettre son savoir-faire et son expertise au service des institutions compétentes, des opérateurs télécoms et de l’ensemble de ses partenaires publics et privés pour déployer des infrastructures fiables et d’envergure, et relever avec succès l’ensemble des défis technologiques auxquels le continent est confronté.

A cette occasion, Chakib Achour, le directeur marketing stratégique chez Huawei Maroc-Afrique du Nord, soulignait que la 5G viendra pour répondre à des besoins spécifiques et des cas d’usages précis et non pas pour remplacer la 4G qui doit continuer à se développer.

Source: ecofin

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