L’acquisition par Maroc Telecom de 10% de parts supplémentaires de l’Office National des Télécommunications (Onatel) du Burkina Faso, alors détenues par l’Etat, n’est pas du tout acceptée par le Syndicat national des télécommunications (Synatel). Dans une sortie publique, l’organisation a interpellé le président de la République, Roch Marc Christian Kaboré, sur la perte de souveraineté que cette opération représente pour le pays et ses intérêts stratégiques.
En acceptant que Maroc Telecom contrôle 61% d’Onatel, le Synatel accuse l’Etat de « manquer de vision en se désengageant d’une entreprise aussi stratégique ». Il estime que la nouvelle cession est un bradage de l’opérateur historique à un partenaire « pas du tout soucieux du développement des infrastructures de télécommunications au Burkina Faso ».
Le Synatel soutient, en effet, que Maroc Telecom a échoué dans ses engagements d’investissement pris lors de la privatisation de l’opérateur historique, en 2006. L’infrastructure télécoms qu’il devait aider l’Etat à développer est toujours faible. Le réseau de fibre optique d’Onatel, sur lequel se greffaient les opérateurs de téléphonie mobile et les fournisseurs d’accès à Internet (FAI), est considéré comme faible et de mauvaise qualité par le Synatel.
Malgré les griefs soulevés par le Synatel, l’Onatel a conservé sa rentabilité depuis sa privatisation. La société télécoms a amélioré sa couverture réseau fixe et mobile, introduit de nouvelles technologies sur le marché, accru sa présence auprès des consommateurs. Au 31 décembre 2017, son chiffre d’affaires affichait une progression de 3%, comparé à 2016. Il est passé de 157,5 milliards FCFA à 162,7 milliards FCFA, porté par l’accroissement du nombre de clients dans les segments fixe, mobile et Internet.
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