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Comment des start-up africaines ripostent contre la COVID-19

Depuis le début de la pandémie dans le continent, les jeunes africains, particulièrement, les startupers se sont montrés très imaginatifs pour pallier certaines carences des systèmes de santé. Ainsi, visières, respirateurs et applications sont développés ici et là pour soigner ou prévenir la maladie. En attendant leur homologation, certaines de ces solutions sont déjà utilisées face à la crise sanitaire.

La pandémie de la COVID-19 a ramené à la surface la fragilité des systèmes de santé en Afrique subsaharienne. Avec notamment l’insuffisance des outils de diagnostic de la maladie et des instruments de prise en charge des cas sévères.

En réponse à cette situation qui représente une importante pesanteur dans la riposte des États du continent, des start-up proposent un ensemble de solutions pour renforcer la lutte.

Ainsi, devant la pénurie des kits pour réaliser les tests généralisés de dépistage de la COVID-19, de jeunes Burkinabè ont développé une application baptisée DiagnoseMe. Celle-ci permet d’identifier les cas les plus suspects ou les plus probables qui vont ensuite être privilégiés pour les tests.

Pour cela, l’utilisateur répond à un questionnaire qui permet de connaitre sa température et de savoir s’il tousse ou éternue, s’il a été en contact avec un cas confirmé ou s’il a récemment séjourné dans un pays touché par la COVID-19.

« L’application permet aussi de mesurer la fréquence respiratoire grâce au micro du téléphone, afin de savoir si la personne n’éprouve pas des difficultés respiratoires. A l’issue du test, à l’aide des protocoles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du ministère de la santé burkinabè, un algorithme permet de traiter les résultats », indique Adama Sy Traoré, ingénieur en électronique et concepteur de cette application.

Les résultats générés ensuite peuvent être : « négatif », « probable », « peu probable » ou « suspect ». Les personnes suspectées d’être atteintes de la COVID-19 sont alors contactées par la cellule de veille mise en place par les autorités burkinabè qui pourra, au besoin, envoyer une équipe d’urgence.

« Nous n’avons pas assez de fonds pour acquérir les kits de dépistage. DiagnoseMe permet de faire le tri pour savoir quelles sont les personnes prioritaires à dépister. Ce qui permettra d’économiser les kits de dépistage et de protection du personnel de santé », indique Adama Sy Traoré.

Concours

En février dernier, cette application a fini 12è sur 300 compétiteurs au « Hack for Wuhan », un concours de solutions innovantes contre le coronavirus lancé depuis la Chine à l’attention des développeurs du monde entier.

Elle a en outre remporté en avril le concours « Innov Challenge Covid-19 », un appel à propositions de solutions numériques innovantes pour lutter contre le coronavirus, organisé par le ministère en charge de l’économie numérique du Burkina Faso en collaboration avec le Programme des nations unies pour le développement (PNUD).

« Il est toujours bon pour le patient d’avoir une idée de sa sérologie. C’est le problème que DiagnoseMe tente de résoudre », analyse Rodrigue Guiguemdé, le directeur général du développement de l’industrie numérique au Burkina Faso.

Ce dernier poursuit en disant que « le fait de connaitre grâce à cette application qu’il y a une forte concentration de malades dans une zone donnée est un outil d’aide à la décision ».

Emmanuel Sorgho, le secrétaire général du ministère de la Santé, estime pour sa part que Diagnose Me est une solution qui permet de faire un pas de géant dans la lutte contre le coronavirus. Il appelle au passage à prendre des dispositions en vue de sa vulgarisation.

Une autre application, dénommée Pandemic Tracker a été développée par des informaticiens ivoiriens et béninois pour tracker les personnes porteuses de la maladie. Aussitôt installé sur un smartphone, elle permet de localiser l’utilisateur à partir de son numéro de téléphone.

Selon l’Ivoirien Jean Delmas Ehui, l’un de ses concepteurs, le principe de fonctionnement de l’application repose sur la mise à jour des données faites par le ministère de la santé et de l’hygiène publique de Côte d’Ivoire.

Ainsi, tout individu dépisté, quel que soit le résultat, rentre dans la base de données avec son numéro téléphonique. Et l’utilisateur de Pandemic Tracker reçoit automatiquement une alerte dès qu’il se retrouve à proximité d’une personne malade ou à risque.

« L’identité complète du patient n’est pas affichée, juste l’information qui permet à l’utilisateur de prendre lui-même ses précautions. Ainsi, si ce patient devrait être en confinement et qu’il se retrouve à l’extérieur, il est facile d’alerter les autorités », précise le technicien.

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