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L’Afrique, nouvelle frontière des cryptomonnaies

Malgré les scandales de piratage et la forte volatilité qui émaillent leur parcours, les cryptomonnaies sont en plein essor en Afrique. Naguère réservé à un cercle restreint de spéculateurs, ce phénomène qui affole la planète finance touche de plus en plus l’économie réelle. Un peu partout sur le continent, le Bitcoin et ses congénères servent déjà d’actifs financiers très prisés par les investisseurs, de moyens de paiement, de portefeuilles d’épargne, et même d’outils de levée de fonds pour les entreprises.

Alors que les gourous de la finance traditionnelle tergiversent encore sur le classement des cryptomonnaies dans la case de titres financiers ou dans celle de véritables monnaies pouvant être utilisées pour effectuer toutes sortes de transactions, l’Afrique est entrée de plain-pied dans l’ère de la monnaie alternative 2.0. Ce continent très perméable aux innovations technologiques, qui avait déjà pris une longueur d’avance par rapport aux autres régions du monde dans le domaine du mobile money, est devenu un nouvel eldorado pour ces monnaies numériques générées par «minage», des calculs informatiques très complexes, dans le cadre d’un système décentralisé sans contrôle ou régulation des Banques centrales, et qui conserve les transactions dans une base de données publique et ultra-sécurisée nommée la blockchain.

Le Bitcoin, l’Ethereum, le Litecoin, le Ripple, le Dash et autres bouts de code informatique qui s’échangent comme des devises, sont en train de gagner leurs lettres de noblesses dans de nombreux pays du continent, dont l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Ghana, le Kenya, le Zimbabwe, l’Ouganda et le Soudan.

En 2017, le volume d’échanges de bitcoins au Nigeria a enregistré une croissance de 1500% comparativement à 2016, soit le deuxième plus haut taux de croissance à l’échelle mondiale après celui de la Chine. Durant le mois d’avril dernier, le volume d’échanges hebdomadaire de la plus célèbre des monnaies virtuelles a atteint 4,3 millions de dollars, un niveau identique à celui enregistré au cours de la même période au Canada, selon des données publiées par Paxful, une plateforme d’échange de bitcoins pair-à-par (P2P).

Paxful a également annoncé en mars dernier qu’elle réalise en moyenne un volume de 40 millions de dollars par mois en Afrique. Ce leader mondial d’échange de bitcoins P2P, qui offre plus de 300 modes de paiement allant du cash aux cartes cadeaux en passant par Paypal et les cartes bancaires, a par ailleurs fait savoir que le Nigeria et le Ghana occupent respectivement le 2è et le 3è rangs dans le classement de ses plus grands marchés en termes de volume, derrière les Etats-Unis.

Chankura Crypto Exchange, une plateforme sud-africaine d’échange de monnaies digitales basée dans la Silicon Valley, a estimé quant, à elle, le volume quotidien moyen des bitcoins échangés en Afrique du Sud et au Nigeria durant l’année écoulée à 3,6 millions de dollars.

« L’Afrique du Sud et le Nigeria ont connu une croissance significative dans le domaine de l’échange de bitcoins sur des plateformes locales. Plus de 3,6 millions de dollars sont échangés quotidiennement dans ceux deux pays. D’autres pays africains tels que le Kenya, le Ghana et le Maroc disposent aussi d’importants volumes qui restent cependant difficiles à retracer, en raison du manque de plateformes d’échanges locales », souligne Thabang Mashiloane, directeur général et cofondateur de Chankura Crypto Exchange.

Le Nigeria et le Ghana occupent respectivement le 2è et le 3è rangs dans le classement de ses plus grands marchés en termes de volume, derrière les Etats-Unis. Selon un rapport publié en janvier dernier par la banque américaine Citibank, trois pays africains figurent dans le Top 10 mondial des plus gros détenteurs de bitcoins en pourcentage du PIB. Il s’agit du Nigeria, où la valeur des bitcoins détenus par les investisseurs représente 3,4% du PIB du pays en 2017, du Kenya (2,3% du PIB) et de l’Afrique du Sud (2,1%).

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