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« Les réseaux sociaux ne sont pas l’outil providentiel de renaissance démocratique »

C’est le thermomètre de nos passions comme de nos névroses, ou encore celui du fonctionnement de nos sociétés. Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans nos vies et dans les grands événements politiques, la campagne présidentielle américaine par exemple.

Mais tous les réseaux sociaux, de Twitter à Facebook en passant par Snap, Instagram ou encore TikTok, ne pensent pas de la même manière. Là où Twitter, à l’occasion de la maladie contractée par Donald Trump, a rappelé être prêt à suspendre (ou mettre en lecture seule) le compte de quiconque revendique souhaiter la mort du président américain, comme le veut une règle en vigueur depuis avril, Facebook veut miser sur la liberté de parole tant que la personne ciblée n’a pas été taguée. « Le contenu qui appelle de ses vœux, espère ou exprime le désir d’une mort, d’une blessure corporelle ou bien d’une maladie fatale contre un individu est contre nos règles », a précisé Twitter.

De son côté, Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre du Royaume-Uni de 2010 à 2015 et actuel responsable des affaires internationales et de la communication de Facebook, explique au Point que ses équipes « travaillent toute la journée pour s’assurer que nous combattons l’interférence, la désinformation et la suppression des électeurs ».

Comment ? « Nous avons triplé les effectifs des personnes qui s’emploient à davantage de sécurité, pour atteindre 35 000 personnes », a-t-il précisé à l’occasion d’une conférence téléphonique, où il était accompagné de Nathaniel Gleicher, Head of Security Policy, et de Sarah Schiff, Product Management Lead de l’entreprise.

Les réseaux sociaux continuent d’ajuster le tir dans la campagne. Ce 6 octobre, Facebook tout comme sa filiale Instagram ont ainsi annoncé qu’ils fermaient tous les comptes liés à la mouvance conspirationniste QAnon. « Nous avons vu croître des mouvements qui, même s’ils n’organisent pas directement de violences, célèbrent des actes violents, montrent qu’ils ont des armes et suggèrent qu’ils vont les utiliser, ou ont des fans susceptibles de comportements violents », a expliqué le réseau social.

Enfin, alors qu’il avait déjà expliqué que « les publicités politiques de la campagne américaine doivent émaner de personnes situées dans le pays », Facebook a précisé qu’aucune nouvelle campagne de vote politique ne pourrait être lancée une semaine avant le scrutin.

Suffisant ? Alors que les réseaux sociaux continuent d’ajuster le tir pour mieux orienter le rôle qu’ils jouent dans la campagne américaine, nous avons demandé son avis à Olivier Babeau, le directeur du think tank Institut Sapiens. Dans Le Nouveau Désordre numérique (éd. Buchet et Chastel), le professeur à l’université de Bordeaux explique à propos des réseaux sociaux : « La raison ne fait pas recette, c’est l’émotion qui est le déclencheur le plus efficace des réactions espérées par celui qui veut maximiser son nombre de “like” et de “retweet” », avant d’ajouter : « Pour chaque mot d’indignation ajouté à un tweet, le taux de partage augmente en moyenne de 17 %. Ceux qui essaient d’apporter un peu de raison et d’apaisement dans le flux de messages où dominent l’émotion et les expressions excessives rencontrent beaucoup de difficultés. » Est-ce toujours le cas face aux derniers événements ? Décryptage.

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