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Menaces de taxation des services WhatsApp en Afrique

Les applications Over The Top (OTT), à l’instar de WhatsApp sont devenues un caillou dans la chaussure des opérateurs de téléphonie un peu partout en Afrique où elles sont très largement utilisées.

Adama Ouédraogo, superviseur au Centre des opérations du réseau (Network Operating Center – NOC) d’Orange Burkina Faso, estime que « le coût élevé des appels téléphoniques traditionnels, surtout à l’international, justifie l’adoption de cette technologie par les Africains. »

« Avec WhatsApp, on peut passer un coup de fil à un parent éloigné à moindre coût », déclare-t-il à SciDev.Net. Sauf que cela n’arrange pas les affaires des opérateurs de téléphonie.

Au Bénin par exemple, le rapport annuel d’activités 2017 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP), constate une baisse du volume du trafic SMS entre 2016 et 2017 de 62,96%, due à l’accroissement de l’utilisation des réseaux sociaux WhatsApp, Viber, Facebook, etc.

Selon le même rapport, la concurrence agressive des applications OTT impacte la performance des opérateurs traditionnels et les chiffres d’affaires des opérateurs ont connu une baisse de 10,04% entre 2016 et 2017, passant de 263,07 milliards à 236,64 milliards. Pire, « Les opérateurs doivent même partager des revenus avec les OTT alors que ce sont eux qui ont installé toutes les infrastructures et ont fait de lourds investissements qu’ils doivent rentabiliser », s’indigne Farouk Mazin, directeur du réseau chez l’opérateur Expresso au Sénégal. Cette situation a amené, dans certains pays africains, les opérateurs et les gouvernements à leur lancer une vendetta.

Les cas sont légion : le Maroc qui interdit tous les appels via les OTT en janvier 2016, l’Ouganda qui instaure une taxe pour l’utilisation des réseaux sociaux à partir de juillet 2018, les réseaux sociaux qui restent bloqués au Tchad, et le dernier cas en date au Bénin où il y a eu l’instauration d’une nouvelle taxe sur les réseaux sociaux, dont WhatsApp.

Tandis que ces décisions ont été implémentées dans d’autres pays −malgré la désapprobation des populations et de certaines organisations locales et internationales−, la pilule a eu du mal à passer ailleurs, comme au Maroc et au Bénin.

Alors que l’Agence nationale de réglementation des télécommunications du Maroc (ANRT) avait émis une note demandant aux opérateurs de bloquer les appels via les OTT « la mise en œuvre n’a duré que quelques mois avant que l’autorité ne décide de retirer la note », fait savoir Calixte Hounwanou, ingénieur en télécommunications et expert en facturation à Huawei Technologies.

De fait, il y avait eu une véritable campagne de contestation de la population marocaine sur internet, avec l’hashtag #openunlike.

Même scénario au Bénin, où certaines organisations se sont indignées face à ce décret qu’elles qualifient de liberticide. Franck Kouyami, président du Forum pour la gouvernance de l’internet (FGI) au Bénin, avait signifié son incompréhension par rapport à sa mise en application.

« C’est incompréhensible, surtout quand on se rapporte aux objectifs du programme d’action du gouvernement dans le secteur du numérique, plus précisément : généraliser l’accès à l’Internet haut débit aux populations, mettre en place de grandes réformes afin d’assainir le secteur, diversifier les services, améliorer la qualité des services et en réduire les coûts », déclare-t-il à SciDev.Net.

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