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L’inclusion numérique : un précieux levier pour réduire les inégalités en Afrique, selon Huawei

L’Afrique subsaharienne avance à grands pas vers l’inclusion numérique. Son taux de pénétration d’internet mobile, évalué à 23 % de la population par la Banque mondiale en 2018, reste marqué par ce que l’on appelle la “fracture numérique”, avec un net retard par rapport à la moyenne mondiale (49 %).

Ce taux d’accès n’en est pas moins projeté à 39 % d’ici 2025 par l’Association des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde (GSMA) 2019. L’accès du plus grand nombre à la Toile, qui figure parmi les Objectifs de développement durable (ODD), va progresser rapidement, à la faveur de l’essor du téléphone mobile, dont le taux de pénétration devrait passer de 44 % à 50 % d’ici 2025.

D’ores et déjà, les nouvelles technologies ont changé le quotidien des 396 millions d’Africains qui détiennent un compte bancaire mobile – soit la moitié du total à l’échelle mondiale. Parce qu’ils emploient plus de 1,4 million d’agents, ces services financiers offrent à l’Afrique une appréciable longueur d’avance. Ils représentent l’une des facettes les plus dynamiques d’une inclusion numérique qui bénéficie à toutes les couches de la société, réfugiés compris. Au Kenya, une initiative originale a notamment été développée à leur endroit par une société de télécommunications, en partenariat avec des agences des Nations unies, pour leur donner accès à des fonds alimentaires via le téléphone mobile.

Désenclaver les zones rurales

L’accès à des plateformes de paiement électronique permet à une majorité de personnes, autrefois exclues du système bancaire, de gérer des fonds en toute liberté. En ville comme dans les campagnes, les acteurs d’une économie qui demeure largement informelle ont ainsi accès aux services financiers, prêts compris, sans passer par la case « banque ». Tavneet Suri, l’économiste spécialisée dans le développement des impacts de la technologie sur la pauvreté, M-Pesa, le porte-monnaie électronique a sorti quelque 194 000 foyers de l’extrême pauvreté, soit 2 % des ménages entre 2007 et 2014 au Kenya. Bien d’autres pays affichent une économie numérique vibrante, comme le Sénégal, le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest. Des essors fulgurants sont observés dans le commerce en ligne, le divertissement, ainsi que la conception et le lancement d’applications répondant à des besoins spécifiques, notamment dans les zones rurales.

Dans de nombreux pays, désormais, les agriculteurs peuvent se renseigner en temps réel sur les cours des produits sur les marchés. Ou encore, suivre via des applications dédiées, la gestation de leur bétail, en vue d’améliorer leur production laitière – et donc leurs revenus. Beaucoup reste à faire, cependant, et dépend d’une volonté politique forte pour étendre la couverture des réseaux à l’échelle des territoires nationaux.

L’autonomisation des femmes

En cause, les hésitations des investisseurs privés, dans des régions où la majorité de la population ne paraît pas solvable. Or, l’infrastructure de réseau, l’abordabilité des services, la disponibilité de contenus pertinents et les compétences numériques doivent être développées, afin de réduire les inégalités entre zones urbaines et rurales, mais aussi entre hommes et femmes.

La généralisation du porte-monnaie électronique a déjà eu un effet d’échelle sur les femmes chefs d’entreprise, en sécurisant leurs revenus. L’essai reste à transformer pour toucher les 60 % de femmes que l’on trouve parmi les 400 millions d’adultes n’ayant pas accès à des services financiers en Afrique, d’après l’Appel à propositions intitulé « la Facilité d’Inclusion Financière Numérique en Afrique (ADFI) ».

Parmi les pistes à explorer pour accélérer le mouvement, la création d’une infrastructure de paiement numérique interopérable permettrait des échanges, quels que soient les opérateurs. En attendant que cette idée fasse son chemin, l’inclusion numérique participe désormais à la réduction des inégalités, en accompagnant et en amplifiant un mouvement de fond observé depuis les années 2000 : l’essor de la classe moyenne africaine. Celle-ci devrait passer à 1,1 milliard de personnes (42% de la population) en 2060, un chiffre qui à lui seul, porte l’espoir d’une meilleure redistribution des richesses au sud du Sahara.

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