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Journée mondiale de la santé : plus que jamais des solutions à trouver chez les healthtechs

La crise sanitaire mondiale actuelle du COVID-19 est sans précédent. Elle met à mal les systèmes sanitaires, notamment en Afrique, mais permet également de mettre en lumière les solutions proposées par la santé numérique. En effet, les pays africains ne fournissent que 36 % des services essentiels dont leurs populations ont besoin pour conserver la santé et le bien-être. Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que la population africaine dispose d’à peine en moyenne 10 lits de réanimation pour 10 000 habitants.

Récemment, l’épidémie Ebola a mis en évidence la défaillance de nombreux systèmes de santé. L’apparition du coronavirus 2019 (COVID-19) est venue une fois de plus attester cette triste réalité. La propagation rapide et exponentielle du virus a engendré de nombreuses prises d’initiatives pour venir à bout de cette guerre sanitaire. A cet effet, les HealthTechs, ainsi que l’ensemble des acteurs de l’écosystème ont commencé à intensifier leurs efforts pour enrayer la propagation du COVID-19. A titre d’exemple, le plus grand incubateur d’innovation d’Afrique, CcHub, a annoncé le financement et le soutien en ingénierie de projets technologiques visant à freiner COVID-19 et son impact social et économique.

Face au manque d’infrastructures, l’insuffisance du personnel soignant et la faible quantité de ressources matérielles, le numérique pourrait se positionner comme un début de solution pour les pays africains. En effet, dans les pays africains où la révolution numérique est en marche, les efforts des startups à impact social ont inclus le développement d’outils financiers numériques pour fournir des prêts aux petites entreprises. Les startups se concentrent également sur la conception de solutions numériques de santé mentale pour les personnes isolées, ou encore sur le codage open-source pour développer des ventilateurs bon marché.

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Source : Whithings, Livre blanc Santé Connectée, 2014

Les technologies numériques peuvent être d’un apport considérable au domaine de la santé. En effet celles-ci peuvent faire le monitoring à distance et suivre l’étendue des maladies infectieuses.  Elles peuvent être aussi utilisées pour enseigner les pratiques de sécurité par gamification pour éviter la contagion. Équilibrer la nécessité de protéger la santé publique et le droit à la vie privée est un défi que les technologies de cryptage et d’anonymisation peuvent résoudre.  De plus, selon le Directeur Général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Il est essentiel d’exploiter les possibilités offertes par les technologies numériques pour parvenir à la couverture sanitaire universelle. Ainsi en 2005, l’OMS  adoptait une résolution pour la création d’une stratégie e-santé et par la suite mettait en place le Digital Health Atlas.

A l’évidence, ces innovations technologiques permettent de mettre le patient au cœur du processus et favorisent une amélioration du flux d’informations dans un délai plus court que dans une approche classique. La force des HealthTechs réside dans leur créativité, leur capacité d’adaptation et leur rapidité d’exécution. Elles ont cette capacité à comprendre les besoins des clients face à une situation spécifique et proposer un produit adapté tout en apportant rapidement les modifications en fonction de l’évolution.

Les HealthTechs prennent différentes appellations en fonction de leur champ d’action.  Elles fournissent des solutions importantes qui désengorgent les hôpitaux lorsqu’ils sont sous pression pour répondre à la croissance rapide des demandes des patients. La télémédecine par exemple, qui fait usage de tout moyen technique pour la pratique de la médecine à distance contribue donc à pallier le manque de médecins grâce à la consultation à distance et semble être une solution idoine pour les populations isolées qui n’ont pas accès à ce type de services. La télédermatologie pratiquée à Bamako, au Malia facilité la prise en charge de 406 patients en un an et demi lors de sa phase pilote. Aujourd’hui, ce sont plus de 4000 cas pris en charge en Afrique francophone via la plateforme “Bogou” dans différents domaines, dont les urgences obstétricales, la pédiatrie, la cardiologie et la dermatologie.

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Source : OMS, Global diffusion of eHealth, 2016

La m-santé quant à elle consiste en l’utilisation d’objets connectés tels que les smartphones, les capteurs ou tablettes pour faciliter le recueil de données par le patient lui-même et le placer au cœur du dispositif. En Côte d’Ivoire, pour faire face aux défis liés au COVID 19, Kemais Gomun a conçu en moins de deux mois Appollo, une application mobile gratuite qui permet par un diagnostic personnel et géographique de faire un tri et d’améliorer significativement la prise en charge des malades. Les données ainsi récoltées sont transmises à l’Institut National d’Hygiène Publique qui est la structure publique coordonnatrice de la prise en charge des malades atteints du COVID 19.

La e-santé offre elle, des solutions prenant en compte la prévention jusqu’au traitement en passant par la formation continue des médecins. Au Togo par exemple, le gouvernement a mis en ligne un portail d’information officiel en moins d’une semaine pour donner des informations fiables sur le Coronavirus, ses symptômes, sa propagation dans le pays. Il y est communiqué également les endroits où se faire soigner, les consignes sanitaires, les mesures prises par le gouvernement, ainsi que des ressources médias et documents ou liens utiles.

Quand bien même les HealthTechs pourraient participer à la démocratisation de l’accès aux soins de santé, elles font face à certains défis. Assurément, la connectivité et l’accès à l’outil numérique sont des conditions sine qua non pour le déploiement de solutions numériques pour la santé. Cependant, la couverture internet est encore faible dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et n’est pas abordable : seulement 22% de la population est abonné à l’internet. De plus, il est à noter une absence de cartographie des acteurs de la santé numérique pour une meilleure visibilité de leurs actions.

MSC travaille à la mise en place d’une cartographie des différents acteurs évoluant dans le secteur des HealthTechs en Afrique francophone. L’objectif est de mettre en avant l’ensemble de l’écosystème des startups Tech en Afrique francophone, tout en permettant d’identifier les entreprises à fort impact ou en forte croissance. Ainsi, les gouvernements ou les entreprises d’Afrique de l’Ouest pourront s’associer avec les startups qui ont une valeur directe afin d’offrir des organismes de réglementation qui aideront les processus inefficaces actuels.

L’Afrique francophone connaît une éclosion de startups offrant des solutions numériques dans le domaine de la santé. Elle se positionne sans aucun doute, comme l’une des zones sur laquelle il faudra compter dans le développement de solutions numériques pour la santé. Cette avancée augure de bonnes perspectives pour les HealthTechs qui peuvent s’appuyer sur la prise de conscience des États quant aux opportunités liées au numérique dans le secteur de la santé. Si certains pays sont déjà bien avancés en santé numérique, la réussite de ces nouveaux modèles reposera sur la capacité des HealthTechs à clarifier leur business modèle, mais aussi sur la qualité de collaboration entre le secteur public et le secteur privé, laquelle collaboration devra passer par la mise en place d’un cadre réglementaire favorable et incitatif de la part des différents États.

Source: ecofin

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