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Comment l’Afrique doit intégrer l’intelligence artificielle

L’adaptation au nouveau monde de l’économie de l’intelligence requiert une stratégie continentale, basée notamment sur la refonte des systèmes éducatifs nationaux, estime Fatim Cissé, qui commercialise des plateformes d’intelligence artificielle.

Il ne s’agit pas de s’autoflageller : peu de nations, pays européens inclus, ont vu venir l’intelligence artificielle (IA). Celle-ci va d’ici dix à trente ans engendrer une révolution majeure et, tel un tsunami, bouleverser les écosystèmes politiques, sociaux et économiques du monde entier. Elle sera présente dans tous les domaines et secteurs d’activité, du primaire au tertiaire.

Stagnant depuis trente ans, les recherches sur l’IA ont connu un développement fulgurant grâce à sa principale source d’énergie, les data, dont les inépuisables réserves constituées par les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) aux États-Unis et les BATX (Baidou, Alibaba, Tencent, Xiaomi) en Asie sont dotées d’une capacité d’auto-régénération.

Seules à détenir la quasi-totalité des réserves de data, ces entreprises principalement installées aux États-Unis et en Chine sont les plus grosses productrices d’IA : leur domination mondiale est inéluctable. L’Europe tente péniblement de rattraper le train, mais hélas ses meilleurs développeurs s’expatrient aux États-Unis où ils vont encore renforcer la capacité de production des Gafam et des BATX au détriment de celle de leur pays d’origine.

Quant à l’Afrique, inexistante sur la carte de « l’économie de l’intelligence », peut-elle encore rattraper ce train-là ? Interrogation renforcée par ce que nous a démontré notre histoire récente : tenter de s’agréger à des révolutions que nous n’avions pas anticipées, malgré des conditions en apparence favorables, produit très rarement les résultats escomptés.

Afin d’étayer notre propos, revenons sur l’expérience de l’agriculture de l’Afrique, qui possède 60 % des terres arables mais qui demeure à un taux d’industrialisation agricole de 5 %. Avec 0 % de data, la bataille de la production d’IA semble perdue d’avance. Certains pays tentent de réagir en créant des écoles de programmation et de codage. Mais si le contexte n’est pas enrichi, nous nous exposons à ce que les mille prochains codeurs et développeurs africains suivent l’exemple de leurs homologues européens…

Néanmoins, tout n’est pas perdu. Un prochain train, celui de l’utilisation des applications de l’IA pour accélérer le développement de nos pays et améliorer de façon substantielle notre niveau de vie, arrive en gare. Ces applications créées et enrichies avec l’IA permettront aux Africains d’accéder, à moindre coût, au même niveau de qualité de service que les pays développés.

Dans le domaine de l’éducation, elles permettront la mise à disposition de programmes d’excellence conformes aux standards internationaux, adaptés à nos besoins spécifiques. Dans le domaine de la santé, la prise en charge des malades, du diagnostic au traitement, s’effectuera plus efficacement. Même dans les secteurs traditionnels tels que l’agriculture, l’utilisation de l’IA viendra améliorer la productivité et la rentabilité de nos productions. Bien qu’il reste difficile de prévoir avec exactitude les effets directs de l’IA, nous pouvons affirmer avec certitude que l’impact social et économique de son introduction dans nos vies sera phénoménal.

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